En sept ans, le chômage pour cause d’intempéries a coûté 73 millions d’euros à l’Adem. Ainsi, chaque année en moyenne, les intempéries occasionnant un arrêt temporaire de l’activité coûtent 10 millions d’euros. Mais dans le détail, toutes les années ne se ressemblent pas. Les années 2017, 2018, 2021 et 2024 ont coûté particulièrement cher. Elles correspondent à des années marquées par de fortes intempéries. En 2017, en fin d’année, le pays avait été marqué par des inondations liées aux fortes pluies et à la fonte des neiges. En juin 2018, aussi, le pays a été touché par de fortes précipitations sur la rivière allemande Prüm qui avait atteint un niveau d’inondation centenaire. En 2021, des pluies diluviennes étaient tombées les 14 et 15 juillet engendrant d’importantes inondations. En 2024, les orages et tempêtes de juin avaient causé 24 millions de dégâts indemnisés par les assureurs. Il s’agissait aussi de l’année la plus chaude enregistrée dans le pays.
En 2024, 14.207 personnes ont bénéficié du régime de chômage pour intempéries. Ce régime peut être activé dès lors qu’un lieu de travail est impraticable ou que la réalisation de l’activité est impossible ou dangereuse en raison des intempéries. «Toute entreprise des secteurs du bâtiment et du génie civil ainsi que des branches artisanales connexes dont l’activité normale se déroule sur les chantiers» peut en bénéficier, mentionne l’Adem sur son site. Le chômage s’applique alors à tous les salariés et apprentis dont le lieu de travail se situe au Luxembourg, ainsi que les salariés occupés sur un lieu de travail situé dans des régions limitrophes du Luxembourg.
Chaque année, un secteur d’activité se démarque par le plus grand nombre de demandes. Ce même secteur est décrit par les spécialistes – comme l’industrie et l’agriculture – comme l’un des plus à risque au regard des effets du changement climatique. Il s’agit de celui de la construction. En 2024, par exemple, sur les 1.628 demandes formulées, 1.072 émanaient du secteur de la construction. Le deuxième secteur le plus demandeur n’était contre toute attente ni celui de l’agriculture ni de l’industrie, mais celui des activités de services administratifs et de soutien avec 249 demandes.
Le secteur de l’agriculture avait, lui, formulé seulement 27 demandes. Un nombre bien plus faible mais qui peut s’expliquer par le fait que les intempéries ont davantage impacté les rendements que le travail des agriculteurs en lui-même. Dans le secteur de l’industrie, on recensait également 27 demandes.
Pour qu’une entreprise bénéficie du régime de chômage pour intempéries, trois conditions sont à remplir. D’abord, l’entreprise doit être établie au Luxembourg, disposer d’une autorisation d’établissement et faire partie du secteur du bâtiment et du génie civil, ou des branches artisanales connexes. Ensuite, l’employeur formulant la demande doit être dans l’impossibilité de détacher temporairement dans d’autres entreprises ou chantiers le personnel concerné. Enfin, l’employeur est tenu d’informer l’Adem au plus tard le jour ouvrable suivant celui de la survenue du chômage.