Parfois certains droits deviennent des devoirs, a notamment affirmé Jean Asselborn. (Photo: ministère des Affaires étrangères)

Parfois certains droits deviennent des devoirs, a notamment affirmé Jean Asselborn. (Photo: ministère des Affaires étrangères)

L’Union européenne s’inquiète de la situation des réfugiés et migrants à la frontière turco-grecque. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn déplore le «chantage» mené par la Turquie.

Un Conseil européen extraordinaire des ministres des Affaires étrangères était convoqué mercredi à Bruxelles. La crise des migrants et réfugiés à la frontière entre la Turquie et la Grèce était à l’ordre du jour.

Pour rappel, la Turquie a décidé de mettre fin à ses efforts pour contrôler les flux migratoires vers la Grèce, et par conséquent, de ne plus respecter les engagements pris lors de la déclaration conjointe Union européenne-Turquie de 2016. Ce qui cause une situation extrêmement chaotique en Grèce et en Bulgarie, dont les frontières sont submergées par des vagues migratoires.

Au 21 e siècle, on ne devrait pas jouer avec la vie des gens qui sont dans la misère.
Jean Asselborn

Jean Asselbornministre des Affaires étrangères

Le ministre luxembourgeois (LSAP) s’est montré sévère envers la Turquie.  «Utiliser des personnes vulnérables comme monnaie d’échange n’est pas une base de discussion», a-t-il déclaré.  La décision unilatérale prise par le gouvernement turc de cesser ses contrôles «relève du chantage et ferme davantage les portes de l’Union européenne, au lieu de les ouvrir. (...) Au 21e siècle, on ne devrait pas jouer avec la vie des gens qui sont dans la misère.»

Le Luxembourg prêt à accueillir 10 Mena

Face à la pression migratoire à laquelle doivent faire face depuis une semaine les États membres limitrophes de la Turquie, Jean Asselborn a soutenu l’idée de déployer des effectifs et des moyens supplémentaires pour contribuer à une amélioration de la situation. «L’Union européenne doit venir en aide à la Grèce», a déclaré le ministre, «notamment en ce qui concerne la répartition des mineurs non accompagnés (Mena)».

Si la Commission européenne dispose du droit d’initiative, le ministre a tenu à signaler que «parfois, des droits deviennent également des devoirs».

Afin de contribuer à une résolution de la crise humanitaire sur les îles grecques, le ministre Asselborn a suggéré que chaque État membre participe à la relocalisation de mineurs non accompagnés. Quant au Luxembourg, il a annoncé que le gouvernement se tient prêt à accueillir dix mineurs non accompagnés dans le cadre d’une telle relocalisation.