Selon Fernand Kartheiser, il faut favoriser le recours à la voiture individuelle. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Selon Fernand Kartheiser, il faut favoriser le recours à la voiture individuelle. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Le député et chef de la fraction ADR à la Chambre, Fernand Kartheiser, revient sur les raisons qui ont poussé l’ADR à s’opposer aux lois Covid.

Les députés ADR ont voté contre la loi Covid lors du dernier vote à la Chambre…

– «Oui, nous avons toujours voté contre les lois Covid, dès le début. Pas comme le CSV, qui est oscillant.

Pourtant, vous aviez voté en faveur de l’état de crise…

«À l’époque, personne ne savait ce qui allait se passer. Le Premier ministre a présenté les risques, selon ce que l’on savait de la maladie à ce moment-là. Nous avions tous vu les images en Italie. Donc, toute la Chambre, à l’unanimité, a voté pour l’état de crise, faute d’expérience.

Trois mois après, à la fin de l’état de crise, lors de la première loi Covid, votre position divergeait déjà de celle du gouvernement. Pourquoi?

«Nous pensons que le premier défi est de renforcer le secteur hospitalier. Le gouvernement avait adopté en 2018 une loi diminuant le nombre de lits d’hôpital. Au vu de la démographie en hausse dans le pays, nous étions contre.

Vous utilisez souvent l’argument de l’atteinte aux libertés dans la sphère privée. Pouvez-vous nous expliquer cela?

«C’est notre deuxième priorité. L’État peut prendre des mesures restrictives dans l’espace public, mais pas dans la sphère privée.

Le gouvernement devrait donc se focaliser sur la sphère publique?

«Il n’agit pas suffisamment dans les transports publics, dans les écoles, les maisons de retraite ou les entreprises. Là où la concentration de personnes est la plus importante et où il y a le plus de risques.

Comment agir davantage dans les transports publics?

«Il faudrait augmenter le nombre et la fréquence des bus. Et encourager à prendre la voiture, notamment pour amener les enfants à l’école. Mais le gouvernement n’aime pas trop cela…

Dans les écoles, que proposez-vous?

«Nous sommes en faveur du home schooling, autant que possible, pour les élèves plus âgés, avec un accompagnement pour les élèves les plus fragiles.

Et pour ceux qui doivent se rendre à l’école?

«Nous voulons d’autres règles dans les écoles, comme forcer à aérer les classes, militer pour le port du masque, éviter les regroupements des élèves pendant les pauses…

Que peuvent faire les entreprises, selon vous?

«Les entreprises ont fait des efforts volontaires, mais il n’y en a pas eu de la part du gouvernement. À la place de recommandations, il aurait fallu des obligations pour favoriser la distanciation.

Ne craignez-vous pas un impact trop important sur l’économie?

«L’économie est notre troisième priorité. Nous défendons une approche qui permette de faire fonctionner l’économie. Le gouver­nement ouvre, ferme, puis ouvre et ferme. Il navigue à vue.

Quelles règles préconisez-vous?

«Nous pensons qu’il ne faut pas fermer l’horeca. Avec des tables de quatre maximum, voire même de deux, mais sans fermeture. D’autant que le secteur a investi dans des cloisons de sépa­ration. Donc, des règles de sécurité, oui, mais tout en permettant de fonctionner.

Et vous ne prendriez donc aucune mesure pour contrôler le nombre de personnes à domicile?

«Nous nous limiterions à des recommandations. Il n’appartient pas au gouvernement de limiter la vie privée. Ce sont des droits constitutionnels.

Que craignez-vous?

«Ma crainte est qu’une fois cela accepté, les gens commencent à croire que c’est normal. Or, c’est tout à fait anormal. Nous le refusons par principe, en tout cas en temps de paix, sauf pour des cas extrêmement graves.

Vous pensez que de telles mesures pourraient être prolongées au-delà de la crise sanitaire?

«Certains disent déjà que la crise climatique nécessite davantage de mesures. Et il y aura toujours d’autres arguments pour les prolonger et céder à la tentation totalitaire.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  qui est parue le 27 janvier 2021.

Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine, il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

Votre entreprise est membre du Paperjam Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via