Au moins une partie des steaks hachés vendus à quatre ONG françaises n’était pas conforme au cahier des charges. Derrière un des fournisseurs, une holding luxembourgeoise. (Photo: Shutterstock)

Au moins une partie des steaks hachés vendus à quatre ONG françaises n’était pas conforme au cahier des charges. Derrière un des fournisseurs, une holding luxembourgeoise. (Photo: Shutterstock)

Après la viande de cheval dans les lasagnes au bœuf en 2013, les steaks de bœuf sans bœuf en 2019. Le nouveau scandale alimentaire qui touche la France passe aussi par une société luxembourgeoise, Financière VLH, qui appartient à l’homme d’affaires breton Valéry Le Helloco.

Les steaks fournis à quatre associations humanitaires n’étaient pas impropres à la consommation: ils n’étaient seulement pas bons. La Fédération des banques alimentaires, la Croix-Rouge, le Secours populaire et les Restos du cœur ont distribué 780 tonnes de steaks hachés non conformes à leur cahier des charges aux plus démunis, a révélé RTL vendredi.

Tandis que l’enquête a commencé, derrière une partie du scandale. Après 2015 et 2016, la société Voldis avait remporté le marché en 2018, soit trois lots à plus de 5,2 millions d’euros.

Dirigée par Géraldine Barthelemy qui s’est refusée à tout commentaire auprès de nos confrères français, Voldis est entre les mains de Valéry Le Helloco à travers la société Financière VLH, enregistrée au Luxembourg depuis janvier 2003.

154.000 euros de dividende en 2016

Depuis que le Breton s’est hissé à la tête de la société, fin 2017, contre l’ex-PDG, François Gontier, et l’actionnaire Guy Wyser-Pratte, il n’a pas communiqué ses bilans au registre du commerce luxembourgeois. Sa seule activité aura été de changer son domicile officiel, de l’île de Jersey à Lisbonne.

Les données disponibles sur son dernier exercice comptable (2016) font état d’un bénéfice de 114.000 euros, qui s’ajoutent au 1,2 million d’euros des années précédentes. Cette année-là, l’actionnaire s’est payé un dividende de 153.000 euros.

Le tableau des participations, qui n’est plus à jour, témoigne aussi de son activité: outre les 50% dans Voldis à ce moment-là, M. Le Helloco détient 51% de La Flèche Immobilier, 65% de Bati-Concept, 99,98% de VLH Immobilier, 60% de Flèche Interim, 53,71% de Le Clézio Industrie et 80% de Togo Frigos (Togo).

Le Clézio est spécialisée dans l’abattage et le découpage de dindes.

Le Cambodge «confisque» un hôtel de luxe

Avec Financière VLH et ses autres sociétés (Flèche Intérim et Le Clézio), l’entrepreneur breton détenait 25% d’une holding financière aux activités variées, Viktoria Invest, qui a repris son nom original Électricité et eaux de Madagascar (1928) en début d’année, notent les journalistes de Libération. Il faut dire que de l’hôtel Victoria Angkor un des principaux assets de ce groupe... l’ancien directeur de ce fleuron de l’hôtellerie de luxe française, François Gontier.

Il y a deux mois, la justice française avait mis un point final à un premier scandale alimentaire, datant de 2012. De la viande de cheval avait été vendue comme viande de bœuf pour des lasagnes de Findus, par l’intermédiaire d’une kyrielle de sociétés et aussi par le Luxembourg.