IMS Luxembourg, qui a recueilli le témoignage du Premier ministre, vient de sortir son premier guide pour l’inclusion LGBTI dans le monde de l’entreprise. (Photo: Capture d’écran vidéo IMS Luxembourg)

IMS Luxembourg, qui a recueilli le témoignage du Premier ministre, vient de sortir son premier guide pour l’inclusion LGBTI dans le monde de l’entreprise. (Photo: Capture d’écran vidéo IMS Luxembourg)

Xavier Bettel, Barbara Agostino, Tilly Metz… De nombreuses personnalités prennent la parole dans un guide sur le thème de l’inclusion LGBTI en entreprise. Proposé par IMS Luxembourg, il vise à sensibiliser et outiller les sociétés et entreprises, afin de créer un cadre inclusif pour leurs employés.

Comment créer un environnement de travail inclusif? Prévenir les discriminations à l’encontre des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes)? Proposer des offres et services accessibles à tous? Telles sont les questions auxquelles souhaite répondre le premier guide de bonnes pratiques pour l’inclusion des personnes LGBTI en entreprise, élaboré par IMS Luxembourg.

Rendre les fêtes du personnel inclusives

«Si l’on a abordé ce sujet, c’est parce que la situation n’est pas encore optimale, il reste des choses à faire», explique , directrice du réseau pour la responsabilité sociétale des entreprises au Luxembourg. «Les entreprises ne font rien de mal. Mais il y a parfois des petits détails qui font qu’une personne de la communauté LGBTI peut ne pas se sentir à sa place.» C’est alors aux sociétés de «leur montrer qu’elles sont là pour elles», complète Priscilia Talbot, en charge du projet.

Pour les y aider, le guide, publié ce mercredi 10 février, présente une vingtaine d’exemples concrets à suivre, du recrutement à la communication interne et externe. Comme El Corte Inglés au Portugal, qui s’est mise en relation avec une association pour rencontrer des personnes transgenres en recherche d’emploi. Une autre piste peut être d’ajouter la mention F/H/X sur les offres d’emploi. Convier les conjoints aux fêtes du personnel, comme le fait Altronix au Portugal, inviterait les employés à «assumer librement leur orientation sexuelle». Orange, en France, met en avant des «rôles modèles», permettant à la communauté LGBTI de «s’identifier à des personnes influentes». L’inclusion passe aussi par beaucoup de sensibilisation (lignes d’écoute, groupes de parole…). Sans oublier de «lier la parole aux actes», avertit Priscilia Talbot.

15 témoignages

La seconde partie du guide se compose de témoignages de personnes LGBTI dans différents domaines, de la politique, avec la députée européenne (Déi Gréng), à la finance, avec Giorgio Frangipane, account manager à la Banque internationale à Luxembourg (BIL), en passant par la santé, avec Jan Berlo, infirmier au Centre hospitalier neuro-psychiatrique (CHNP). Des «alliés» parlent aussi de leur expérience pour défendre leur cause.

, fondatrice des foyers et crèches Barbara, raconte ainsi la discrimination dont elle a été victime de la part de parents qui ne voulaient pas qu’elle soit l’institutrice de leurs enfants, parce qu’ils «risqueraient de devenir gays et que cela se savait que les homosexuels étaient tous pédophiles».

Le Premier ministre,  (DP), parle, quant à lui, de la fois où on lui a conseillé de dire que son conjoint, avec qui il partageait sa chambre en déplacement, était son assistant, secrétaire ou conseiller.

Obtenir ces 15 témoignages «n’était pas très simple», admet la chargée du projet. Suite à l’appel lancé dans différentes entreprises signataires de la Charte de la diversité et associations, «pas mal de personnes avaient envie de témoigner, mais de manière anonyme. Or, ce n’était pas le but», raconte Priscilia Talbot. «C’est symptomatique d’un certain problème. Dans un monde idéal, les personnes n’auraient aucun problème à en parler à visage découvert.»

Dans un monde idéal, les personnes n’auraient aucun problème à en parler à visage découvert.

Priscilia Talbotchargée du projet de guide IMS Luxembourg

Financé par le Fonds social européen (FSE) et le ministère de la Famille, de l’intégration et à la Grande Région, le guide peut «être transposé à d’autres critères, comme le genre, l’âge…», note le réseau. Le but étant de permettre à chacun «d’être soi-même» en entreprise.