Le Luxembourg est plutôt confronté à des feux de végétation, à savoir des feux de champs ou des feux de moissons. «Si le feu se propage à la forêt, c’est le sous-bois, donc les buissons, jusqu’au niveau des troncs, qui brûlent», précise Cédric Gantzer, du CGDIS. (Photo: CGDIS)

Le Luxembourg est plutôt confronté à des feux de végétation, à savoir des feux de champs ou des feux de moissons. «Si le feu se propage à la forêt, c’est le sous-bois, donc les buissons, jusqu’au niveau des troncs, qui brûlent», précise Cédric Gantzer, du CGDIS. (Photo: CGDIS)

2022 est une année chargée pour le CGDIS, qui a dû maîtriser un nombre déjà plus important de feux – 87 interventions – que ces trois dernières années. En pleine sécheresse, le rythme est désormais journalier. Les grands feux de forêt du sud de l’Europe ne sont pas d’actualité, mais «rien n’est exclu».

En 2022, le CGDIS a dû intervenir à 87 reprises pour maîtriser des feux de végétation. Déjà plus que les trois années précédentes: 73 interventions en 2019, 83 en 2020 et seulement 30 en 2021, une année particulièrement humide.

Et cela ne devrait pas s’arrêter là, puisque ces types d’interventions, en et de vague de chaleur, ont désormais lieu à un rythme journalier. «Nous sommes déjà très certainement au-dessus de 90», estime Cédric Gantzer, chef de département à la direction générale du CGDIS.

Ces 87 interventions englobent des envergures d’incendies allant de quelques mètres carrés d’herbe brûlée au bord d’une route du fait d’une cigarette jusqu’à des feux carbonisant des moissons entières ou à des feux de forêt d’importance.

Mais, si on le compare aux pays du sud de l’Europe, le Luxembourg a jusque-là été épargné. «Nous voyons en général des images de feux de forêt qui brûlent jusqu’à la pointe des arbres en Europe. Mais, au Luxembourg, nous sommes plutôt confrontés à des feux de végétation, à savoir des feux de champs ou des feux de moissons. Et si le feu se propage à la forêt, c’est le sous-bois, donc les buissons, jusqu’au niveau des troncs, qui brûlent», explique Cédric Gantzer. «Nous n’avons pas encore été confrontés de manière récurrente à de vrais feux de forêt.»

Au plus proche des flammes

Ces dernières années, quelques incendies ont toutefois marqué les esprits. En 2019, un grand feu de moissons s’était propagé à la forêt et une station-service avait dû être évacuée. En 2020, des randonneurs encerclés par un feu, au niveau du lac de la Haute-Sûre, avaient dû être évacués par voie maritime.

Cette année, quelques feux d’envergure ont eu lieu. Mais ils ont pu être maîtrisés avec succès, du fait d’une préparation en amont, assure Cédric Gantzer. «Nous avons mis des mesures en place au niveau interne pour mieux nous préparer à ce genre de situations nouvelles.» Car si le Luxembourg est encore épargné, la tendance est là: les grands feux de forêt ne sont désormais plus exclus dans le nord de l’Europe.

Dans le Grand-Duché, les interventions du CGDIS restent adaptées aux feux de végétation et donc exclusivement terrestres. La tactique suivie requiert surtout du «manpower» et de l’eau. «Nous envoyons notre personnel avec une vingtaine de litres d’eau sur le dos, pour aller dans le sous-bois, au plus proche des flammes», explique Cédric Gantzer. «Quand les flammes ne dépassent pas un bon mètre, nous pouvons les attaquer en tapant dessus avec un râteau spécifique, par exemple.»

Tactique très défensive

La tactique luxembourgeoise se définit comme «très défensive», selon Cédric Gantzer: «Quand l’opérateur au 112 reçoit une alerte, nous ne savons pas de quoi il s’agit. Mais, de manière préventive, nous avons tendance à envoyer rapidement beaucoup de moyens sur place afin de maîtriser rapidement le foyer et surtout éviter une propagation. L’essentiel est de taper vite et fort.»

Il s’agit aussi de bien quadriller le territoire avec le matériel. «Nous avons au niveau national des véhicules dédiés à ce type d’interventions – des véhicules tout terrain ou avec de grandes capacités en eau – placés stratégiquement à travers le pays pour qu’ils puissent arriver en renfort», détaille Cédric Gantzer.

Pas besoin par contre de moyens aériens comme des Canadairs, nécessaires en cas de feux monumentaux, qui n’atteindraient pas les sources de feux, seraient dispendieux et ne disposeraient d’ailleurs d’aucun espace pour recharger leurs cuves. En cas de besoin, un mécanisme européen de protection civile existe. Des spécialistes, des moyens aériens, mais surtout des «colonnes» de pompiers, comme il en existe en France dans chaque département, pourraient être mobilisés par les pays voisins en cas de besoin en Belgique ou au Luxembourg.

Ne jetez pas vos cigarettes!

Mais, pour éviter une telle situation, le meilleur reste la prévention, ce qui nécessite de la prudence de la part de la population. De fait, les feux sont très majoritairement la conséquence de l’activité humaine. Les conseils sont donc clairs, comme l’avait répété le CGDIS lors d’une en ce début d’été: ne pas jeter de cigarettes dans la nature, en aucun cas. Ne pas faire de feux ouverts, sauf dans des endroits spécifiquement prévus à cet effet. Prévoir un récipient d’eau, comme un seau, en cas de barbecue. Ne pas jeter de verre dans la nature. Ou encore, conseil moins connu: ne pas traverser un champ ou un sentier forestier contenant des herbes hautes avec un véhicule non adapté, le moteur et le pot d’échappement brûlants pouvant rapidement provoquer un incendie.

Et si vous êtes témoin d’un départ de feu, les injonctions sont les suivantes: se mettre en sécurité, informer les personnes aux alentours et, en parallèle, appeler le 112 afin de donner le plus précisément possible la localisation du départ de feu.