Les organisations féministes veulent attirer l’attention sur le travail invisible des femmes et sur le travail mal reconnu de celles qui œuvrent dans les secteurs des soins et du nettoyage. (Photo: Gery Oth/JIF)

Les organisations féministes veulent attirer l’attention sur le travail invisible des femmes et sur le travail mal reconnu de celles qui œuvrent dans les secteurs des soins et du nettoyage. (Photo: Gery Oth/JIF)

La Plateforme JIF (Journée internationale des femmes) invite à une grève portée sur le travail invisible et non rémunéré des femmes: les tâches ménagères.

Faire grève un… samedi, c’est l’astuce trouvée par la Plateforme JIF afin de marquer les esprits. Une grève qui portera sur ces tâches incombant encore largement aux femmes: nettoyer, cuisiner, faire la lessive, repasser, faire les courses, soigner, éduquer… «Nous revendiquons un partage égalitaire de ces travaux, car ce sont surtout les femmes qui sont responsables de cette besogne», indique Line Wies, membre de la Plateforme JIF et de Déi Lénk. «Il est temps de reconnaître ce travail indispensable pour le fonctionnement de notre société, comme un véritable travail productif, respectable et équitablement partagé entre les hommes et les femmes!», plaide le manifeste de la Plateforme JIF, qui prépare l’événement .

Un travail indispensable, mais non rémunéré et qui pèse sur l’indépendance financière des femmes puisque 34% des femmes travaillent à temps partiel contre 6% des hommes – et dans 58% des cas, c’est un choix dicté par des raisons familiales. Et cela se répercute plus tard sur le niveau de leur pension: 44% des femmes bénéficiant d’une pension de vieillesse ne touchent que la pension minimale (1.726 euros) contre seulement 4,5% des hommes.

Nous demandons plus de temps, par exemple une réduction du temps de travail. Nous demandons plus d’argent, que le salaire minimum permette aux femmes de vivre, car beaucoup de gens travaillent dans ces secteurs à bas salaire.

Michelle CloosmembrePlateforme JIF

«Nous avons spécialement ciblé le secteur du nettoyage, le secteur des soins, où nous avons toujours le problème que ces emplois n’obtiennent pas le respect et la reconnaissance dont ils ont besoin», souligne Michelle Cloos, membre de la Plateforme JIF et de l’OGBL. Qui détaille les revendications portées par la manifestation du 7 mars. «Nous demandons plus de temps, par exemple une réduction du temps de travail. Nous demandons plus d’argent, que le salaire minimum permette aux femmes de vivre, car beaucoup de gens travaillent dans ces secteurs à bas salaire. Nous demandons aussi un système fiscal juste. Nous demandons des allègements fiscaux pour les ménages monoparentaux, qui sont à plus de 80% composés de femmes. Ce sont vraiment les gros secteurs pour pouvoir, en tant que femme, choisir librement comment je vis; alors j’ai besoin de temps pour tout faire. J’ai besoin d’argent pour le financer et j’ai aussi mérité le respect social.»

Le cortège mettra en exergue trois «blocs»: celui des agent(e)s de nettoyage en noir avec gants jaunes et perruques violettes, celui des lesbo-queers en noir et rose/magenta/fuchsia/violet et celui des hommes solidaires – s’ils ne sont pas en train de remplacer leur conjointe dans les tâches ménagères ou une collègue féminine.

La grève des femmes est organisée par le Cid Fraen an Gender, le Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL), les CSF (Femmes chrétiennes-sociales), la Chambre des salariés, Déi Gréng, Déi Jonk Gréng, Déi Lénk, Femmes en détresse, Femmes socialistes, Finkapé, Kweni, Laika, Lëtz Rise Up, l’OGBL et Time for Equality. Elle compte aussi des organisations sympathisantes: Foyer Sichem, l’Union des femmes luxembourgeoises, Golden Z Young Luxembourg, Movimiento Democrático de Mujeres – Hipatia – Luxemburgo, Planning Familial, Cigale, Voix de Jeunes Femmes et le Centre de documentation sur les migrations humaines.

Programme: à 15h, rassemblement place d’Armes puis départ de la manifestation en direction de la Chambre des députés où les revendications seront énoncées. Le défilé rejoindra ensuite la Gëlle Fra pour une «action de rue» avant de rallier les Rotondes pour une fête d’après-grève.