La Fed a relevé ses taux pour la sixième fois d’affilée depuis janvier 2022, mais moins fortement qu’anticipé. (Photo: Shutterstock)

La Fed a relevé ses taux pour la sixième fois d’affilée depuis janvier 2022, mais moins fortement qu’anticipé. (Photo: Shutterstock)

La Réserve fédérale américaine a relevé ses taux directeurs de 25 points de base contre les 50bp attendus. Sans relâcher la pression. Au tour de la BCE d’entrer dans la danse.

C’est une surprise. Après avoir fait passer son principal taux directeur de 0,25% en janvier 2022 à 4,50% en décembre dernier – le tout en quatre hausses de 75 points de base puis encore 50 points de base en décembre –, le dernier tour de vis de la Réserve fédérale américaine est moins élevé que prévu par les analystes qui tablaient sur une hausse de 50bp. Les taux directeurs s’établissent désormais entre 4,50% et 4,75%.

Est-ce le signe que l’inflation est vaincue outre-Atlantique? Sûrement pas, estime Jerome Powell, le président de la Fed, pour qui l’inflation, «si elle s’est quelque peu apaisée, reste élevée» et qui s’inquiète du fait que si un «processus désinflationniste» est enclenché dans les biens, ce n’est pas le cas dans le secteur des services. «L’inflation y est plus persistante, et elle ne baissera qu’à condition de rééquilibrer le marché du travail, où l’offre reste insuffisante par rapport à la demande», a indiqué Jerome Powell qui a prévenu les marchés que «d’autres hausses seraient appropriées» pour atteindre l’objectif de 2% d’inflation.

Autrement dit, la politique monétaire américaine restera sévère. Dans la conférence de presse qui a suivi l’annonce de ce nouveau resserrement, il a évoqué deux hausses de plus et jugé inopportun tout assouplissement de sa politique en 2023.

Au tour de la BCE

La BCE se réunit ce 2 février et .

Le marché s’attend à un relèvement de 50 points de base. Le taux de dépôt passerait ainsi à 2,5%, le taux de refinancement à 3% et celui de la facilité de prêt marginal à 3,25%.

Le fait que l’inflation ait reculé en janvier pour le troisième mois d’affilée pour s’établir à 8,5% incitera-t-il l’institution de Francfort à avoir la main moins lourde que prévu? Et à infléchir la trajectoire prévue d’autres hausses d’ici la fin de l’année? Rien ne semble acquis.

Le point où la BCE sera probablement la plus attendue est celui de l’évolution de son bilan. Les détails de la réduction du portefeuille d’obligations accumulées dans le cadre du programme d’achats d’actifs (Asset Purchase Programme) devraient être dévoilés. On saura à quel rythme la BCE va dégonfler son bilan et quelles sont les catégories d’obligations qui arriveront à extinction sans que le montant issu de leur remboursement soit réinvesti.