En juillet 2022, la Banque centrale européenne a , suivi d’une , d’une et d’une dernière augmentation de 0,5% en décembre 2022. À l’issue de sa réunion de décembre, l’institution basée à Francfort avait déclaré que «les taux d’intérêt devront encore augmenter significativement à un rythme régulier» afin de «garantir un retour en temps voulu de l’inflation vers l’objectif de 2% à moyen terme».
«Nous pensons que la BCE n’a pas vraiment d’autre choix que de relever les taux de 50 points de base et de réitérer son orientation hawkish de décembre», estiment Frederik Ducrozet, responsable de la recherche macroéconomique, et Nadia Gharbi, économiste senior, au sein de Pictet Wealth Management. La forte baisse du prix de l’essence, une économie plus résiliente que prévu et une inflation qui reste «beaucoup trop élevée» signifient que la BCE ne fera pas «allusion à un ralentissement du rythme du resserrement».
Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour ramener le taux d’inflation dans la fourchette cible de la Banque centrale.
«Une augmentation de 50 points de base est à peu près gravée dans le marbre cette semaine», convient une analyse d’ING Think publiée le 31 janvier. «Selon toute vraisemblance, l’orientation pour une hausse de 50 points de base en mars sera également répétée.»
Rien ne s’est produit pour justifier une déviation des prévisions, déclare Volker Schmidt, gestionnaire de portefeuille senior chez Ethenea. «Il est clair que la BCE relèvera ses taux directeurs de 50 points de base à la fois le 2 février et en mars. Bien que l’inflation ait baissé récemment – elle était de 9,2% dans la zone euro en décembre 2022 selon Eurostat, bien au-dessus de l’objectif de 2% de la BCE –, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour ramener le taux d’inflation dans la fourchette cible de la banque centrale.»
«Augmenter le taux de dépôt de 2% à 3% ne sera pas suffisant»
Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING Research, publié le 26 janvier pour ING Think, que «tant que l’inflation de base restera obstinément élevée et que les prévisions d’inflation de base resteront supérieures à 2%, la BCE continuera à relever ses taux».
Lors de sa réunion de décembre, la BCE avait déclaré qu’elle s’attendait à ce que l’inflation diminue à 6,3% en 2023, puis à ce qu’elle baisse encore pour atteindre une moyenne de 3,4% en 2024 et de 2,3% en 2025. On peut donc s’attendre à ce que les hausses de taux d’intérêt se poursuivent.
«Notre principale préoccupation est le soutien massif de la politique budgétaire dans la zone euro et son impact sur l’évolution future de l’inflation», souligne Volker Schmidt. Les aides distribuées par les gouvernements pendant la pandémie ont contribué à constituer un «potentiel inflationniste», qui devrait, selon lui, être contrebalancé le plus rapidement possible par de nouvelles hausses des taux d’intérêt. «Augmenter le taux de dépôt de 2% à 3% actuellement ne sera pas suffisant. 4%, 5% ou même 6% devraient être l’objectif, accompagné d’une réduction rapide des avoirs obligataires de la BCE.»
À l’issue de sa réunion de décembre, la BCE a noté que son programme d’achat d’actifs allait diminuer à partir de mars 2023.
L’équipe de Simon Harvey, responsable de l’analyse des devises chez Monex Europe, publie un aperçu avant la décision de la banque centrale. La présidente Christine Lagarde et d’autres membres de la BCE, écrivent-ils, ont été fermes dans le suivi de leurs propres directives sur les hausses de taux d’intérêt.
Ce qui leur fait dire que «l’attention se concentrera probablement sur d’autres questions, principalement sur ce que sera l’approche de resserrement de la BCE à partir de mars et s’ils continueront à fournir une feuille de route à partir de laquelle un futur taux terminal peut être vu ou, au contraire, si nous allons revenir plus fortement à la stratégie de réunion par réunion qui avait prévalu jusqu’à il y a un mois.»
Cet article a été écrit en anglais pour , traduit et édité en français pour Paperjam.