«Camaïeu en grève! Soutien à nos collègues belges et luxembourgeois.» Les portes sont closes, ce lundi, dans le magasin de la marque française de l’avenue de la Gare… mais c’est pour respecter le nombre de clients autorisés en même temps, comme à peu près dans tous les magasins de l’avenue.
Ce lundi, les employés des 25 magasins belges et des trois magasins luxembourgeois ont décidé de faire grève face à l’opacité qui entoure leur avenir.
«Une soixantaine de membres du personnel des magasins Camaïeu étaient présents ce lundi matin pour manifester leur mécontentement devant le siège social de la chaîne Camaïeu en Belgique, rue Neuve, à Bruxelles», . Au total, les magasins des deux pays comptent 150 salariés.
La situation du groupe est compliquée depuis un moment: fin 2018, après une bataille de fonds d’investissement, un accord avait été trouvé sur la dette de 480 millions d’euros à laquelle la holding Modacin, basée à Roubaix, ne pouvait plus faire face.
Le 27 mai, la marque a été placée en redressement judiciaire, avec une période d’observation de six mois, pour permettre à d’éventuels repreneurs de se manifester.
«En mars, pourtant, le directeur général, Joannes Soënen, arrivé à l’automne, avait lancé un plan de transformation, destiné à relancer l’enseigne», . Mais le Covid-19 est passé par là, entraînant un manque à gagner de 162 millions d’euros et une baisse du chiffre d’affaires de près de 95%. En année normale, Camaïeu enregistre environ 800 millions d’euros de chiffre d’affaires.
L’État français a refusé à l’enseigne un prêt garanti, qui lui aurait permis d’espérer s’en sortir. Camaïeu (634 magasins en France) a dû fermer 135 des 198 magasins qu’elle détient hors de France.