La Métropole de Metz redoute que l’écotaxe, remise au goût du jour la semaine dernière en conseil des ministres, ait pour conséquence une augmentation du trafic des camions en Lorraine. (Photo: Shutterstock)

La Métropole de Metz redoute que l’écotaxe, remise au goût du jour la semaine dernière en conseil des ministres, ait pour conséquence une augmentation du trafic des camions en Lorraine. (Photo: Shutterstock)

Un camion de plus toutes les 20 secondes. En une image, la Métropole de Metz dessine l’avenir de l’A31 aux portes du Luxembourg si l’Alsace est autorisée, par la France, à mettre en place une écotaxe, dans une motion adoptée hier soir, en pleine campagne électorale pour les élections régionales.

En pleine campagne électorale pour les élections régionales, toute communication est à prendre avec précaution. N’empêche, le mécanisme de la motion adoptée hier soir par la Métropole de Metz, présidée par le maire de Metz, François Grosdidier (Les Républicains), semble aussi fluide que l’A31 peut être bouchée entre passage des camions et déplacement des frontaliers.

Avec l’instauration d’une écotaxe en Allemagne et celle, à venir, en Alsace, grâce à une ordonnance prise en conseil des ministres la semaine dernière, une partie du trafic pourrait se reporter sur les infrastructures en Lorraine, ou même directement depuis le Luxembourg dès 2024, dit la motion. 

«C’est une très mauvaise nouvelle environnementale pour la Lorraine: 8.000 à 20.000 camions transitent chaque jour sur l’A35 entre Strasbourg et Belfort. Si la moitié du chiffre le plus bas, soit 4.000 camions, vient sur l’A4 à partir de Forbach, puis sur l’A31 vers Metz et Nancy ou directement depuis le Luxembourg, ce sera un poids lourd supplémentaire toutes les 20 secondes, de jour comme de nuit. À ce stade, il n’y a pas d’autre solution que de raisonner au niveau régional. L’Alsace ne peut être traitée sans la Lorraine.»

Il y a dix ans que le sujet mobilise les autorités politiques françaises: après le Grenelle de l’environnement est née la société Écomouv’, installée alors sur la base aérienne 128 de Metz-Frescaty pour gérer le produit de cette écotaxe. Las, avec les manifestations des bonnets rouges, le président français, François Hollande (Parti socialiste), avait renoncé à cette nouvelle taxe.

Un milliard de perdu pour Écomouv’, 157 emplois et l’installation de 177 agents douaniers et un milliard d’euros par an pour le financement d’infrastructures de transport, chiffre la motion.

L’Allemagne a engrangé 4,4 milliards d’euros avec cette taxe, qui a vu un certain nombre de logisticiens reporter leurs camions sur des routes sans taxe supplémentaire.

Au Luxembourg, il existe déjà une Eurovignette, comme en Belgique, aux Pays-Bas, en Suède et au Danemark, qui coûte 12 euros par jour, de 20 à 62 euros par semaine, ou de 750 à 2.359 euros, selon le nombre d’essieux et la classe d’émissions des camions.