À Wolfsburg ou ailleurs, l’industrie automobile allemande a trinqué en 2019. (Photo: Shutterstock)

À Wolfsburg ou ailleurs, l’industrie automobile allemande a trinqué en 2019. (Photo: Shutterstock)

En 2019, l’économie allemande a fortement reculé. Les exportations ont trinqué sur fond de guerre commerciale larvée entre la Chine et les États-Unis, mais la consommation des ménages a permis d’éviter la récession.

Avec 0,6% de croissance à peine en 2019, l’économie allemande ne fait plus vraiment rêver. Techniquement, elle a échappé de peu à la récession (deux trimestres en négatif d’affilée) en cours d’année. Son économie a reculé au deuxième trimestre (-0,1%) et a failli de nouveau basculer au troisième (+0,1%).

Comme l’ensemble des économies de la zone euro, l’Allemagne a souffert des incertitudes du Brexit et du climat de guerre commerciale et de protectionnisme à l’échelon international.

Moteur historique de la croissance allemande, c’est le secteur automobile cette fois qui a trinqué et tiré les chiffres vers le bas. Il a subi la moindre demande des consommateurs asiatiques et vit des soubresauts liés à la transition vers le moteur électrique.

Cette faiblesse s’est remarquée dans les statistiques commerciales. Les exportations ne progressent que de 0,9%, alors que les importations ont grimpé de 1,9%.

Pour maintenir ses chiffres en positif pour la dixième année consécutive, Berlin a surtout dû compter sur le secteur de la construction, qui croît de 4%, et la consommation des ménages, qui progresse de 1,6%.

Activer les excédents budgétaires

Outre-Rhin, ces mauvais résultats ont alimenté le débat sur l’excédent budgétaire que connaît le pays. En 2009, il a atteint 49,8 milliards d’euros (1,5% du PIB). C’est moins qu’en 2018 (62,4 milliards d’euros), mais suffisant pour envisager des politiques de relance de l’économie.

Certains dans le pays en appellent désormais à des baisses d’impôts. Mais le ministre des Finances, Olaf Scholz, envisage plutôt la piste d’investissements publics dans les infrastructures, les hôpitaux et les écoles ainsi que dans la lutte en faveur du climat.

La Banque centrale européenne, à la fin de l’année 2019, a, elle aussi, tenu des propos visant à inciter l’Allemagne à des politiques de relance pour soutenir la croissance en zone euro. Sans beaucoup de succès jusqu’à présent.