Marc Hilgert, cogérant de Kichechef, aborde 2021 avec prudence. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Marc Hilgert, cogérant de Kichechef, aborde 2021 avec prudence. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Qui dit plus de temps passé chez soi, dit davantage d’équipements. Marc Hilgert, cogérant du détaillant luxembourgeois de meubles et cuisines Kichechef, le constate.

Quels sont les plans de Kichechef pour 2021?

Marc Hilgert. – «Nous continuons à développer notre approche « home sweet home » avec des actions spécifiques. Nous nous devons de rester très flexibles. Vu la situation du Covid, on planifie large. On ne peut plus rien exclure, en ce compris un nouveau lockdown. Notre but est de terminer l’année dans le même esprit que 2020: en lissant l’effet du confinement sur nos ventes.

Les consommateurs semblent consacrer davantage de budget à leur habitation. Vous confirmez?

«La demande est vraiment plus marquée pour les meubles. Je crois que les gens se sont rendu compte qu’en restant à la maison, ils pouvaient changer ceci ou cela, et les meubles en font partie. On a réussi à faire un petit peu plus de chiffre, mais, globalement, nous nous situons légèrement au-dessus de la moyenne à 10 ans. On ne peut pas dire que 2020 est la meilleure année que nous ayons connue, elle a été amputée de deux mois. Nous avons simplement réussi à rattraper le retard.

L’été prochain, le centre commercial Escape ouvrira juste à côté de votre magasin de Capellen. Vous attendez-vous à une hausse de la fréquentation?

«L’ouverture d’Escape est une bonne chose, et je ne la vois pas du tout comme un danger. Le centre abritera notamment un Delhaize, cela fait un point d’attraction. Nous nous sommes battus tout seuls, ici, pendant 16 ans. Puis, Bauhaus est arrivé en 2016. Même s’il vend des meubles de jardin, nous n’avons pas les mêmes produits ni les mêmes fournisseurs. Cela ne nous fait pas de concurrence. Au contraire, cela crée un flux.


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En décembre dernier, alors que l’enseigne n’y est même pas présente. Qu’en pensez-vous?

«Nous ne sommes pas étonnés. Ikea est une marque internationale que tout le monde connaît. Cela n’exclut pas qu’un client Ikea vienne chez nous. Je ne considère pas Ikea comme un concurrent, parce que nous avons d’autres produits et une offre beaucoup plus person­­nalisée. Ikea a son catalogue, Kichechef possède 60.000 références uniques en magasin, sans oublier les dizaines de milliers de combinaisons possibles à la commande. En 2003, nous voulions même avoir Ikea à côté de nous. Cela aurait été bien. Mais à l’époque, il était interdit de construire des commerces de plus de 10.000m².

En 2019, Kichechef a lancé un vaste rebranding avec un nouveau logo et un nouveau slogan. Quel en est l’impact?

«Nous sommes vraiment contents de l’avoir fait, c’est un grand pas. Beaucoup de gens ne nous connaissent pas, la population au Luxembourg change beaucoup et s’internationalise. C’est pour cela que nous avons choisi un slogan en anglais.

Qu’est-ce qui vous distingue de la concurrence au Luxembourg?

«Nous voulons vraiment tout faire pour satisfaire les clients, qu’ils se sentent chez eux dès qu’ils entrent chez nous. Nous accordons beaucoup d’importance à la formation du personnel et à l’accueil des clients.

Observez-vous des retombées de la fermeture prolongée des commerces côté allemand?

«Peut-être qu’à court terme, les gens viennent davantage dans les commerces luxembourgeois, mais, géographiquement, nous sommes plus proches des clients frontaliers belges et français. La fermeture en Allemagne impacte les fournisseurs. Il y a des sociétés qui ont arrêté la production par manque de commandes. C’est un problème qui impacte tout le monde, en particulier sur le segment de l’électro­ménager, où certains fournisseurs ne parviennent plus à suivre, par manque de pièces. Cela rallonge les délais de livraison.

Kichechef a commencé à écouler des articles en ligne pendant le confinement du printemps 2020. Vous poursuivez sur cette voie?

«Il s’agissait de meubles de jardin, des articles dont nous avions une certaine quantité de pièces en stock, pas forcément des objets qui se commandent sur mesure. Nous commercialisons actuellement quelques articles d’ambiance sur notre site web. Depuis le rebranding, nous organisons nos propres shootings photo pour sortir du lot et nous différencier des prises de vue classiques des fournisseurs. Nous voulons présenter les articles dans des ambiances que nous créons.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  qui est parue le 25 février 2021.

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