Le parti d’opposition déi Lénk a demandé, mardi 9 mars, dans une motion à la Chambre, une prolongation de cette suspension au-delà du 31 mars 2021 et jusqu’à la fin de l’année 2021, qui n’a finalement pas été adoptée par la majorité. (Photo: Shutterstock)

Le parti d’opposition déi Lénk a demandé, mardi 9 mars, dans une motion à la Chambre, une prolongation de cette suspension au-delà du 31 mars 2021 et jusqu’à la fin de l’année 2021, qui n’a finalement pas été adoptée par la majorité. (Photo: Shutterstock)

Les mesures de déguerpissement en matière de bail à usage d’habitation, suspendues depuis mars et le début de la crise sanitaire, seront à nouveau possibles dès le 1er avril prochain. La majorité a refusé de prolonger cette suspension, comme cela était réclamé par l’opposition.

La suspension du déguerpissement en matière de bail à usage d’habitation ne sera pas prolongée au-delà du 31 mars 2021. Cette suspension avait été mise en place dès mars 2020, au début de la crise sanitaire, pour protéger les personnes ne pouvant plus payer leurs loyers.

Le parti d’opposition déi Lénk a demandé, mardi 9 mars, dans une motion à la Chambre, une prolongation de cette suspension au-delà du 31 mars 2021 et jusqu’à la fin de l’année 2021, considérant que les mesures anti-Covid en place, impactant toujours les revenus des ménages les plus modestes, justifiaient une telle prolongation.

Une facilité

Mais si toute l’opposition s’est accordée pour soutenir une prolongation plus réduite – jusqu’au 30 juin 2021 –, la majorité n’a pas suivi. «On ne peut pas pérenniser une telle mesure temporaire au détriment du respect de la loi sur les loyers», explique la députée (déi Gréng), en reprenant l’argumentaire du ministère de la Justice.

«Nous ne sommes pas contre les mesures sociales», a-t-elle précisé. Mais, selon elle, «ce serait une solution de facilité, car cela ne résout pas le problème. Cela pénalise les familles qui cherchent un logement et peuvent payer un loyer. Et les propriétaires doivent pouvoir avoir la certitude que leurs loyers seront payés.»

«Surpris» et «choqué»

Une autre conséquence est qu’en «institutionnalisant» cette mesure, les aides dont pourraient bénéficier les gens dans le besoin ne sont pas déclenchées. «Il faut voir avec les services sociaux pour aider les personnes qui en ont vraiment besoin d’une autre manière, avec une prise en charge plus filtrée et en renforçant les moyens», explique Josée Lorsché.

Le débat s’est finalement réduit à un vote opposition contre majorité. Même si, selon le député (déi Lénk), les socialistes ne seraient, dans le fond, «pas contents» de cette décision.

«Surpris» par cette décision et même «un peu choqué» par la position affichée par déi Gréng, David Wagner ne comprend pas: «Quand la décision de suspendre le déguerpissement a été prise, la situation était dure. Mais elle est toujours difficile, et même peut-être pire désormais», estime-t-il.