Julie Lhardit,  head of programming  du Paperjam Club . (Crédit photo: Maison moderne )

Julie Lhardit, head of programming du Paperjam Club . (Crédit photo: Maison moderne )

L’actualité telle que nous la connaissons aujourd’hui empêche totalement l’organisation d’événements publics. Pour Julie Lhardit, head of programming du Paperjam Club, adapter les formats existants grâce au digital fut la clé permettant de poursuivre son activité. Nous l’avons rencontrée pour évoquer ce sujet.

En quoi cette crise sanitaire bouscule-t-elle totalement la programmation événementielle?

«En tant que programmatrice, mon métier consiste à planifier très en amont, une année à l’avance pour être précise, le calendrier d’événements du Paperjam Club. Nous positionnons donc plus d’une centaine de dates en fonction de différents benchmarks, en fonction des différents moments de la vie civile aussi (les jours fériés ou les vacances scolaires par exemple), puis nous définissons des thématiques et des formats, sur base de l’actualité, de ce qui se fait au Luxembourg, en Europe ou dans le monde. Vous l’avez compris, cette crise sanitaire empêchant toute visibilité dans le temps et mobilisant l’actualité de la planète entière, elle va par définition à l’encontre de toute programmation telle que je viens de vous la décrire.

Comment avez-vous réagi pour assurer la continuité de l’activité?

«Il a d’abord fallu annuler et reporter de 1, 2, 3 puis 4 mois tous les événements qui devaient avoir lieu dans le futur. C’est un vrai crève-cœur de devoir contacter ces intervenants que nous avions abordés il y a des mois, puis formés en vue de l’événement, pour finalement tout annuler. Mais malgré cette crise, nous avons toujours énormément d’engagements à tenir vis-à-vis de nos membres, mais aussi de nos sponsors. Tous ont choisi à leur façon de se positionner sur certains sujets, nous devions leur proposer autre chose, toujours avec ces standards de qualité auxquels nous les avons habitués.

Comment réinventer l’événementiel en pleine crise sanitaire?  (Crédit Photo : Maison moderne )

Comment réinventer l’événementiel en pleine crise sanitaire?  (Crédit Photo : Maison moderne )

C’est ainsi que s’est imposée l’idée d’un Paperjam Club digital?

«Cette idée, nous l’avions en tête bien évidemment. Mais parmi les événements à annuler, il y avait un Club Talk avec Emmanuel Vivier du Hub Institute. Plutôt que de renoncer, Emmanuel nous a proposé d’intervenir dans le cadre d’un webinar. Et c’est ainsi que la digitalisation du Paperjam Club s’est opérée. Elle nous permet aujourd’hui de proposer de nouveaux formats, de poursuivre notre activité, et même mieux, de l’élargir.

Pouvez-vous nous parler de ces nouvelles perspectives?

«Grâce à cette nouvelle offre digitale, nous allons continuer à proposer des webinars bien évidemment, mais aussi des événements live, des formations et même des social events d’un nouveau genre, je pense notamment aux testings que nos membres apprécient particulièrement. Mais je n’en dis pas plus pour le moment…

Cette offre digitale nous permet aussi de servir à présent un nouveau public, dans la mesure où elle est plus accessible à ceux qui résidaient loin ou ceux dont l’emploi du temps ne permettait pas de venir aux événements live. Peut-être même un public venu d’autres pays puisqu’il semble, d’après le logiciel que nous utilisons, que certaines personnes se soient connectées depuis l’Angleterre ou l’Autriche par exemple.

Comment réinventer l’événementiel en pleine crise sanitaire?  (Crédit Photo : Maison moderne )

Comment réinventer l’événementiel en pleine crise sanitaire?  (Crédit Photo : Maison moderne )

Peut-on imaginer que vous programmiez des intervenants comme des spécialistes de la santé par exemple?

«Oui, c’est tout à fait probable, si c’est un contenu que nos membres peuvent se réapproprier par la suite. Le premier webinar traitait donc de la communication de crise, un autre portait sur l’optimisation de sa journée de travail à domicile, un des suivants se destinera aux RH et aux décideurs car il traitera des mesures de chômage partiel. Bref, tous les webinars diffusés durant le confinement traiteront de l’actualité «chaude» et ses effets sur l’activité des entreprises. Donc pourquoi pas un psychologue pour évoquer les effets du confinement, si cela demeure dans la sphère professionnelle.

Cette mutation digitale influencera-t-elle l’activité du Paperjam Club «traditionnel» au sortir de la crise?

«Non, la programmation continuera de se faire avec un an d’avance. Notre objectif est toujours de présenter, à la rentrée, un programme qui couvrira toute l’année 2021. En revanche, il nous faudra prendre en compte les nouveaux formats digitaux, et c’est une excellente nouvelle!

Je tiens enfin à souligner que cette adaptation aussi rapide que réussie n’aurait pas pu se faire sans les efforts conjoints de toutes les équipes de Maison Moderne, je pense notamment à l’agence, aux rédactions et à la régie. Rien n’aurait été possible sans la synchronisation de ces différentes business units, tout cela dans des délais extrêmement courts et dans des conditions inhabituelles. Merci à eux!»

Comment réinventer l’événementiel en pleine crise sanitaire?  (Crédit Photo : Maison moderne )

Comment réinventer l’événementiel en pleine crise sanitaire?  (Crédit Photo : Maison moderne )