Les concepteurs du projet Cityzen ont choisi une tout autre approche que les concepteurs du projet StadePark, lauréat du concours. En effet, le projet Cityzen se développe selon une trame perpendiculaire à l’axe de la route d’Arlon et divise le site en différentes parties équilibrées et aux ambiances différenciées.
Cette division est marquée par une dorsale piétonne et cyclable qui relie les différents quartiers. Elle prend naissance dans la rue des Foyers pour aboutir de l’autre côté du site dans un parc boisé. Cette trame continue divise ainsi le site en îlots équilibrés.
La mémoire du sport
Ce grand ensemble de 10 hectares est sous-divisé en plusieurs petits quartiers. Le quartier des Sports et des Loisirs s’implante à l’emplacement de l’actuel terrain du stade. Il est composé d’axes piétons sinueux qui serpentent au milieu des bâtiments et des terrains de sport en plein air. On y trouve également des aires de jeux sur une plaine vallonnée avec de grands arbres. Toutes ces installations favorisent une pratique sportive quotidienne et autonome, et sont accessibles à tous. Les gradins évoquant l’ancienne enceinte sportive permettent de suivre la déclivité du site. Le paysage alterne entre prairies non fauchées qui jouxtent les habitations et plaines aux pelouses entretenues pour les aires de jeux. Les arbres aux essences locales sont plantés en bosquets pour créer des refuges pour la microfaune. L’eau est ici dirigée vers les pelouses et de petits fossés pour s’y infiltrer directement. Le bâtiment Landmark vient fermer ce quartier par rapport à la route d’Arlon. On y trouvera un parking, des services et des logements.
De l’agriculture urbaine
Un peu plus à l’est se déploie le quartier des Jardins et des Producteurs. Ce quartier a une approche innovante et permet la production potagère au cœur d’un quartier d’habitation. Les potagers ne seront pas entretenus par les habitants, mais par des agriculteurs urbains afin de créer une activité économique en lien avec ce quartier. Les habitants profitent ainsi d’un paysage évoluant avec les saisons et d’une source d’alimentation saine, fraîche, locale et directe. La vocation pédagogique de cette activité est également forte, car cette microagriculture doit être faite en lien avec les écoles et les associations du quartier. Ainsi, ce paysage nourricier apporte également des liens sociaux. Ce quartier se prolonge au sud, au-delà de la route d’Arlon.
C’est aussi dans ce quartier que se trouvent deux places publiques: la place Josy Barthel, ouverte, avec des jeux d’eau et permettant la distribution de la production locale; et la place des Arts, plus intimiste, une place-jardin entourée des bâtisses patrimoniales (caserne et écuries) d’où l’on accède au Centre de rencontre qui offre des temps de soutien, des espaces de loisirs et de culture (bibliothèque-ludothèque, fablab, etc.).
Un parc en ville
Enfin, à l’est, se trouve le quartier du Parc. Cette zone est bien plus boisée que le reste du site et offre la chance d’habiter en ville, mais au milieu des arbres. Les liens physiques entre les boisements alentour et le parc sont travaillés par une continuité végétale. On retrouve ici le vocabulaire des parcs classiques, avec des allées courbes, des arbres majestueux, des canaux et noues, ainsi que de grands bassins. Dans la partie sud se placent l’école internationale et la crèche, qui s’articulent avec le parc.
De nouvelles idées
À l’intérieur du site, la mobilité douce est partout privilégiée. Le long de la route d’Arlon, dont le trafic sera calmé par l’arrivée du tram, se trouvera un petit pôle d’échange multimodal avec l’arrêt du tram, une station de Vel’oh, des véhicules en partage, des parkings avec bornes de recharge électrique. Quelques places de stationnement aérien sont prévues à certains endroits-clés, mais la voiture n’occupera qu’une place secondaire, avec 0,3 place de stationnement par logement.
Notons que la gestion des déchets présente une approche novatrice: elle s’appuie sur une collecte par un système pneumatique centralisé dont le réseau est parallèle au réseau de chaleur. Cette approche limite la circulation de camions-poubelles à l’intérieur du site. Les déchets verts sont compostés et utilisés sur place.
Par ailleurs, la gestion de l’énergie est aussi à souligner: afin de limiter l’injection dans le réseau électrique et de maximiser la consommation locale de l’énergie solaire, les batteries des véhicules garés dans le parking peuvent servir comme stockage tampon de l’énergie solaire. C’est le principe «vehicle-to-grid».