Cinq États membres et quatre constructeurs alimentent une base de données routières pour mieux anticiper les dangers. (Photo: Luxinnovation)

Cinq États membres et quatre constructeurs alimentent une base de données routières pour mieux anticiper les dangers. (Photo: Luxinnovation)

«Data for Road Safety» est en route! Lancé pour 12 mois par EU Data, ce test grandeur nature est alimenté par l’échange, entre les pays et les fabricants automobiles, des données émises par les véhicules et les gestionnaires des infrastructures routières.

Les récents développements technologiques permettent aux véhicules de détecter des conditions dangereuses de circulation et d’alerter les conducteurs: un obstacle qui se profile, une chaussée glissante, une visibilité réduite...

Le partage de ces informations avec d’autres véhicules et les gestionnaires des infrastructures routières pourrait considérablement améliorer la sécurité. Le groupe de travail a lancé un test grandeur nature pour mesurer la robustesse et l’adaptabilité à grande échelle de méthodes visant à agréger et partager toutes ces données. Et à les rendre disponibles et compatibles dans plusieurs pays, et auprès des différents fabricants.

«Ce test sera utilisé pour créer un écosystème viable et capable de permettre l’échange des données entre les différents acteurs, tout en vérifiant si la diffusion de telles alertes aura l’impact positif attendu sur la sécurité routière», précise Jean Schiltz, directeur adjoint Smart Mobility au ministère de l’Économie.

Des informations créées à partir des données

Cinq États membres – Finlande, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas et Espagne – participent à ce projet. Du côté de l’industrie, BMW, Ford, Mercedes-Benz et Volvo sont impliqués. 

«Les constructeurs automobiles vont collecter les données de leurs flottes respectives, les rendre anonymes et les transférer aux agrégateurs», ajoute M. Schiltz. «Il n’y aura pas d’interactions directes entre les véhicules ou entre les véhicules et les gestionnaires des infrastructures routières, ce qui va considérablement réduire les cyber-risques. Cela va également nous permettre de vérifier si les utilisateurs reçoivent les alertes en temps opportun, même si la communication entre les véhicules est indirecte.»

Le Luxembourg et l’Allemagne sont plus spécifiquement impliqués dans un accord de coopération bilatéral pour la durée du test en ce qui concerne le traitement des données. En plus des données pertinentes pour le territoire luxembourgeois, le Grand-Duché recevra également les données venues d’Allemagne, et les analysera pour en extraire les informations .

Notre expertise digitale fait de nous un partenaire compétent, digne de confiance et viable.

Jean Schiltzministère de l’Économie

«Cette collaboration s’appuie sur les atouts du Luxembourg en matière d’infrastructure réseaux haut débit, d’hébergement et de valorisation des données», souligne M. Schiltz. «Notre expertise digitale fait de nous un partenaire compétent, digne de confiance et viable pour les applications à la fois critiques en matière de sécurité et centrées sur les données. Nous accumulerons également une expérience utile qui pourra être enrichie lorsque notre nouvel HPC (high performance computing) sera opérationnel en 2020.»

Le traitement des données produira des informations sur les conditions météorologiques exceptionnelles, les chantiers temporaires, ou encore la présence d’animaux sur les routes.

«Il appartiendra ensuite aux prestataires de services et aux distributeurs – HERE Europe, TomTom Trafic, constructeurs automobiles… – de choisir ce qu’ils souhaitent faire avec ces informations: émettre des avertissements, rediriger le trafic, ou même envoyer des services d’urgence ou de maintenance», indique M. Schiltz. Car les informations ainsi produites seront aussi accessibles à d’autres entreprises potentiellement intéressées via .

Préparer le futur

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles le Luxembourg avait intérêt à faire partie de ce groupe de travail. «Le développement d’un système de transport intelligent (ITS) et les solutions de Smart Mobility font partie des priorités du gouvernement. De telles solutions sont essentielles pour améliorer les problèmes auxquels font face le pays et la Grande Région en termes de gestion du trafic et de sécurité routière», explique Jean Schiltz. Il souligne également l’ouverture des autorités pour que le pays serve de laboratoire vivant pour des solutions de mobilité, ce qui a clairement été montré à l’occasion de l’ouverture du .

Ce test grandeur nature est par ailleurs parfaitement aligné sur la récente . «Nous voulons ouvrir la voie à l’automobile et la mobilité du futur. La digitalisation de la mobilité impacte aussi les acteurs luxembourgeois, et nous souhaitons développer un savoir-faire national qui pourra être utilisé en partenariat avec des entreprises qui développent les solutions de mobilité de demain», conclut Jean Schiltz.