La ministre de la Santé, Paulette Lenert, a annoncé, mercredi, la reprise des activités médicales et médico-dentaires, réitérant son appel aux patients hésitant à consulter.

Très attendue par les médecins, qui de peur de pousser la porte d’un centre de soins avancés ou d’un hôpital, la reprise officielle des activités médicales et dentaires est enfin actée par le ministère de la Santé.

«La vie a changé, nos habitudes ont changé, et il n’était plus normal de se rendre chez le médecin», constate (LSAP), en revenant sur les restrictions dictées par la lutte contre l’épidémie de Covid-19. «Aujourd’hui, la situation est normalisée dans les hôpitaux qui comptent peu de patients Covid. L’effort constant a porté ses fruits.»

Les mesures prises dans l’urgence ont fait long feu. «Nous sommes maintenant prêts, après beaucoup de discussions menées avec les professionnels sur le terrain, à passer à la phase suivante», annonce la ministre, dont les services , avec notamment l’Association des médecins et médecins-dentistes la semaine dernière.

130 patients Covid-19 sont hospitalisés alors que des milliers d’autres ne sortent pas de chez eux, la situation n’était plus cohérente.

Dr Alain Schmitcoordinateur médical national

Les médecins sont donc autorisés à reprendre leurs activités, jusqu’ici limitées aux cas «sévères ou urgents», d’après les instructions du 18 mars. Une reprise qui concerne également les dentistes, les vétérinaires, les psychothérapeutes, les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes, les podologues, les rééducateurs en psychomotricité, les orthophonistes, les orthoptistes, les ostéopathes, les ergothérapeutes et les sages-femmes.

Pour autant, pas de «retour à la situation d’avant», avertit la ministre. Le patient devra en premier lieu appeler son médecin, qui évaluera si un déplacement en cabinet est nécessaire. Des mesures strictes d’hygiène et de distanciation seront mises en place dans les cabinets: protection pour le personnel d’accueil, comme pour le médecin, accueil sur rendez-vous, de manière à éviter que plusieurs patients ne se trouvent en même temps dans la salle d’attente, absence de magazines, et désinfection régulière de la salle d’attente…

«130 patients Covid-19 sont hospitalisés alors que des milliers d’autres ne sortent pas de chez eux, la situation n’était plus cohérente», ajoute le Dr Alain Schmit, qui a mis de côté sa casquette de président de l’AMMD pour devenir temporairement le coordinateur national des services de santé au ministère de la Santé. «La visite au cabinet ou à l’hôpital sera rendue aussi sûre que possible pour que la confiance puisse revenir», rassure-t-il. «Il faudra s’habituer à ces mesures, apprendre à vivre avec, car la situation va encore durer des semaines et des mois.»

En parallèle, les centres de soins avancés resteront opérationnels, avec des horaires limités (10h-18h), et les lignes de garde seront également encore activées, notamment celle des urgences dentaires. Les hôpitaux maintiendront la séparation des flux Covid/non Covid, sachant que le second prend déjà le pas sur le premier, même si une nouvelle hausse des infections peut provoquer un retour à la mobilisation des personnels hospitaliers dans les services dédiés au Covid-19. Les maisons médicales vont aussi reprendre du service pour assurer les gardes du soir et de la nuit.