Les hôpitaux sont des lieux à risque par rapport à la contamination, prévient l’AMMD. (Photo: Maison Moderne)

Les hôpitaux sont des lieux à risque par rapport à la contamination, prévient l’AMMD. (Photo: Maison Moderne)

Le corps médical luxembourgeois s’inquiète du sort des malades non Covid-19. Dans une lettre à la ministre de la Santé, l’AMMD propose différentes mesures pour un retour à la normale, et notamment la concentration des malades Covid-19 au sein d’un seul hôpital.

Après s’être battus pendant plusieurs semaines quasi exclusivement pour éviter une propagation trop forte du Covid-19, les médecins luxembourgeois, représentés par l’AMMD (Association des médecins et médecins-dentistes), s’inquiètent désormais du sort des patients souffrant d’autres pathologies.

Dans une lettre à la ministre de la Santé,  (LSAP), , les représentants de l’AMMD notent que ces patients ont été marginalisés. Leurs médecins sont nettement moins disponibles et l’appréhension de nombreuses personnes fait qu’elles refusent d’elles-mêmes de se rendre dans des structures de soins par crainte de contamination.

Les patients ordinaires menacés

«Nous sommes en train de dévier vers une prise en charge déficiente de la population générale en matière de soins de santé qui entraînera pour beaucoup des conséquences souvent lourdes et parfois durables», développent à l’attention de la ministre les représentants de l’AMMD.

Pour tenter de résoudre ce conflit médical, ils proposent différentes pistes de solution, tenant compte du fait que le Luxembourg a su aplatir la courbe des personnes infectées et des malades hospitalisés. Des mesures qui, selon eux, permettraient une reprise plus normale des activités médicales et médico-dentaires à partir du mois d’avril 2020.

Leur première piste de réflexion concerne le recours aux outils digitaux dans le cadre des consultations dans les différentes structures de soins. Ils envisagent ainsi la dématérialisation de certains documents, sources possibles de transmission, mais aussi la pré-consultation par téléconsultation afin de mieux orienter le patient et de réduire son temps de contact en cabinet.

L’architecture plus adaptée aux épisodes infectieux

D’un point de vue architectural, ils observent aussi que l’hôpital ne dispose plus de zones séparées – hôpital pavillonnaire – comme c’était le cas auparavant pour protéger les malades lors de grands épisodes infectieux difficiles à traiter. «L’hôpital est à considérer comme un endroit à risque», constatent-ils.

Pour éviter la contamination des autres patients, l’AMMD estime donc que, avec la stabilisation actuelle du nombre de nouvelles infections et des hospitalisations, il est utile de procéder à la concentration des malades atteints du Covid-19 au sein d’un seul établissement hospitalier du pays.

«Cette solution est la plus cohérente et la plus crédible pour permettre une reprise progressive, dans des conditions acceptables, de toutes les activités médicales hospitalières actuellement à l’arrêt», soulignent les représentants du corps médical.