Les efforts de la BEI pour accompagner la lutte contre le réchauffement climatique se heurtent aux intérêts de certains États membres. (Photo: Nader Ghavami /archives Maison Moderne)

Les efforts de la BEI pour accompagner la lutte contre le réchauffement climatique se heurtent aux intérêts de certains États membres. (Photo: Nader Ghavami /archives Maison Moderne)

La nouvelle politique énergétique de la Banque européenne d’investissement ne fait paradoxalement pas l’unanimité parmi les États membres de l’UE.

Annoncée cet été et confirmée en marge du sommet de l’Onu sur le climat, la mutation de la BEI en banque du climat rencontre des obstacles au sein même de l’UE.

La nouvelle politique énergétique de l’institution financière installée au Kirchberg consiste à «aligner toutes ses activités de financement sur les principes et objectifs de l’accord de Paris d’ici fin 2020», en commençant par «le délaissement progressif des projets de production d’énergie reposant sur les seuls combustibles fossiles», d’après le projet dévoilé cet été à l’issue d’une large consultation publique.

Des objectifs ambitieux, mais la BEI doit toutefois batailler pour les imposer à ses propres actionnaires, à savoir les 28 États membres de l’UE.

Certains, et non des moindres – comme l’Allemagne, qui pèse 39 milliards d’euros dans le capital de la BEI –, ont émis des réserves lors du conseil d’administration qui s’est déroulé lundi.

Les Echos évoquent ainsi l’Allemagne, la Pologne, l’Italie et la Lituanie au rang des sceptiques. L’Allemagne désapprouverait les plans de la BEI autour du nucléaire; tandis que pour de nombreux pays européens, ce sont les financements de la BEI en matière de gaz naturel qui posent problème, notamment en ce qui concerne le gazoduc Trans Adriatic Pipeline, qui relie l’Azerbaïdjan à l’Italie en passant par la Grèce.

Un report au 14 novembre

De fait, les énergies fossiles sont «marginales» dans le portefeuille de la BEI avec 2 milliards d’euros mobilisés entre 2013 et 2017.

«Les semaines à venir seront mises à profit pour des échanges bilatéraux et des clarifications techniques», explique la BEI. Andrew McDowell, vice-président responsable de l’énergie, indique aux Echos que «la nouvelle politique énergétique est une étape importante pour transformer la BEI en banque européenne du climat. Je suis satisfait des progrès réalisés aujourd’hui et confiant dans l’obtention d’un accord en novembre.» C’est le 14 novembre que doit se tenir le prochain conseil d’administration.

Le projet défendu par le président de la BEI, , vise «50% d’action pour le climat et la soutenabilité environnementale d’ici 2025» ainsi que le «déblocage de plus de 1.100 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030 en travaillant avec [se]s partenaires publics et privés».