«Il est important que la population ne s’arrête pas de consommer, ça serait le pire pour nous», insiste Alexa Ballmann.  (Photo:Jan Hanrion/Archives Paperjam)

«Il est important que la population ne s’arrête pas de consommer, ça serait le pire pour nous», insiste Alexa Ballmann.  (Photo:Jan Hanrion/Archives Paperjam)

Esthéticiennes et coiffeurs se préparent à la reprise lundi avec de nouvelles procédures de désinfection et l’impatience de retrouver leur clientèle, après deux mois de fermeture forcée.

Les écriteaux sont affichés, les plexiglas sont installés et les stocks de gel désinfectant et autres masques sont faits: les salons de coiffure et de beauté sont dans les starting-blocks pour leur réouverture lundi, après deux mois d’arrêt forcé de leurs activités.

«Je n’ai jamais eu autant de rendez-vous sur une même semaine», confie Nicolas Hogge, coiffeur à Steinfort, qui a d’ailleurs recruté une deuxième employée suite au rush post-confinement.

Son salon, ouvert il y a tout juste un an, a été réaménagé pendant la fermeture pour tenir compte du respect des distances de sécurité entre les clients. Autre nouveauté: la disparition des magazines et livres de références pour les colorations, l’utilisation de capes à usage unique, ainsi que la désinfection systématique du matériel de coiffure et des installations entre chaque passage.

«Cela prendra plus de temps, on pourra peut-être faire cinq clients en moins sur la journée», estime le trentenaire.

Idem pour , propriétaire de deux salons de beauté situés à Oetrange et Niederanven: «Quand on laisse 20 minutes entre quatre rendez-vous, cela fait 80 minutes sans travailler! On perd énormément de temps durant lequel on aurait pu prendre des clients.»

Des soucis de rentabilité

La vice-présidente de la Confédération Hair Beauty and Tattoo Guild estime que «le prochain mois ne va pas être rentable». Car les esthéticiennes pourront s’occuper de moins de clients et elles font face à des nouveaux coûts à amortir en matière d’achat de plexiglas, de masques réutilisables et de visières. La facture monte à 1.000 euros pour les deux salons de l’entrepreneuse.

Si, chez les coiffeurs, les clients pourront garder un masque une bonne partie de la séance, ça sera impossible lors d’un soin esthétique sur le visage par exemple. Voilà pourquoi les esthéticiennes porteront pour ce type de prestation un masque et une visière de protection.

Mais l’après-coronavirus fait peur à certains clients qui n’osent pas reprendre rendez-vous dans l’immédiat avec leur esthéticienne. Il y a aussi les personnes âgées très friandes de pédicures qui, étant placées parmi la population à risque, limitent leurs déplacements et activités, déconfinement ou pas.

«Il est important que la population ne s’arrête pas de consommer, ça serait le pire pour nous», insiste Alexa Ballmann. Sa fédération regroupe 260 entreprises au Luxembourg.