Les 25 plus grandes banques européennes ont investi plus de 406 milliards de dollars depuis 2016 dans 50 des entreprises les plus importantes dans le domaine de l’expansion pétrogazière, comme ExxonMobil, Shell ou BP. (Photo: Shuttertsock)

Les 25 plus grandes banques européennes ont investi plus de 406 milliards de dollars depuis 2016 dans 50 des entreprises les plus importantes dans le domaine de l’expansion pétrogazière, comme ExxonMobil, Shell ou BP. (Photo: Shuttertsock)

Malgré leurs engagements, les 25 plus grandes banques européennes ont investi plus de 406 milliards de dollars dans l’expansion pétrogazière depuis 2016. Et les grandes banques internationales ont versé 1.500 milliards à l’industrie du charbon depuis 2019.

Pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C d’ici la fin du siècle, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) avait expliqué, en 2021, qu’il ne fallait pas de nouveaux champs pétroliers ou gaziers.

Les banques européennes continuent malgré tout d’investir massivement dans ce domaine, révèle une publiée lundi 14 février. 406 milliards de dollars (plus de 483 milliards d’euros) ont ainsi été investis depuis 2016 par 25 banques européennes dans les plus importantes compagnies pétrolières et gazières, telles que ExxonMobil, Shell ou BP.

Sur le podium des banques les plus généreuses dans le domaine, HSBC (plus de 59 milliards de dollars investis depuis 2016) fait la course en tête devant Barclays (48 milliards) et BNP Paribas (46 milliards).

Ces banques sont pourtant signataires, depuis avril dernier, de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), par laquelle elles s’engagent à opérer une transition vers la neutralité carbone. Mais, depuis cette date, les investissements n’ont pas cessé: 33 milliards de dollars ont été versés au bénéfice du secteur pétrogazier par ces banques. Et quatre des membres fondateurs de la NZBA – HSBC, Barclays, BNP Paribas et Deutsche Bank – ont versé à eux seuls la moitié (19 milliards) du montant.

1.500 milliards dans le charbon

Au même moment, une (dont Reclaim Finance, les Amis de la Terre France ou Urgewald) et publiée mardi 15 février constate que les grandes banques internationales ont accordé 1.500 milliards de dollars sous forme de prêts et d’émissions d’actions et d’obligations à l’industrie du charbon entre janvier 2019 et novembre 2021.

Pourtant, financer l’expansion pétrolière et gazière ou l’industrie du charbon est un «lose-lose scenario» pour les banques et les investisseurs, explique ShareAction. Si la demande de pétrole et de gaz diminue de manière à ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement, les prix chuteront, et les actifs seront bloqués. Mais si la demande ne baisse pas suffisamment, l’économie souffrira de graves conséquences liées au dérèglement climatique. Dans tous les cas, les valeurs seront détruites pour les entreprises, les banques et les investisseurs, conclut l’ONG.