Les sites d’ArcelorMittal de Belval et Differdange pourraient être soumis à un plan de transformation. (Photo: Nader Ghavami)

Les sites d’ArcelorMittal de Belval et Differdange pourraient être soumis à un plan de transformation. (Photo: Nader Ghavami)

ArcelorMittal Luxembourg planche sur un projet de réorganisation des sites de Belval et Differdange pour améliorer leur compétitivité. Ils souffrent notamment du blocage décidé par Trump sur les aciers non américains.

La direction d’ArcelorMittal Luxembourg a confirmé à Paperjam.lu, ce jeudi en fin de journée, qu’un plan de transformation était bien envisagé pour ses sites phares de Belval et Differdange. Mais, pour l’heure, elle précise que le «plan» n’est encore qu’un «projet» toujours en réflexion, qui devra être présenté au personnel. Mais les représentants syndicaux ont été informés ce 27 février.

«Nous subissons une perte de compétitivité sur ces deux sites, et nous devons tout faire pour la restaurer. Nous devons donc remettre pas mal de choses à plat pour repartir du bon pied», nous a confirmé Pascal Moisy, porte-parole d’ArcelorMittal Luxembourg.

Les deux sites sont importants pour le groupe sidérurgique. Belval produit des palplanches – plaques de fer qui permettent de séparer l’eau des terres – qui sont exportées dans le monde entier, et Differdange produit notamment les poutrelles géantes «Jumbo» que l’on retrouve dans les plus grands gratte-ciel du monde.

Phénomène de surproduction

«Nous commençons à souffrir des mesures prises par les États-Unis pour les importations d’acier étranger, ainsi que du dumping pratiqué par la sidérurgie chinoise», précise Pascal Moisy.

Étant donné la difficulté de pénétrer le marché américain, certains fabricants détournent leurs produits vers le marché européen, produisant un phénomène de surproduction.

«À ce problème vient s’ajouter la hausse de prix de certaines matières premières, comme la ferraille, les alliages ou les matériaux réfractaires», poursuit le porte-parole.

La direction va donc largement réorganiser sa manière de fonctionner sur ces deux sites pour réduire les coûts. Mais il confirme aussi que le groupe n’entend pas procéder à des licenciements. Ce programme étant prévu sur trois à cinq ans, le sidérurgiste compte sur les départs naturels pour rétablir l’équilibre.