Michel Wurth se montre satisfait des réalisations de 2018. (Photo: Matic Zorman)

Michel Wurth se montre satisfait des réalisations de 2018. (Photo: Matic Zorman)

À quelques jours de la publication des résultats annuels du groupe – le 7 février –, le management luxembourgeois d’ArcelorMittal a dressé ce mardi un premier bilan des activités du groupe sidérurgique dans le pays.

Une année marquée avant tout par la vente de l’unité Aciers plats de Dudelange au groupe Liberty House, en novembre. Une concession nécessaire à faire aux autorités de concurrence européennes dans le cadre du rachat du sidérurgiste italien Ilva.

Notre volonté était de garder Dudelange.

Michel Wurth, président du conseil d’administration, ArcelorMittal

«Notre volonté était de garder Dudelange, mais l’UE nous a demandé de compenser la production d’Ilva. Six unités ont ainsi été cédées, dont Dudelange», explique Michel Wurth, président d’ArcelorMittal Luxembourg. «Quant au choix de Liberty, il est lié au fait que l’Europe préférait une cession à un seul acteur pour former un groupe important en Europe.»

L’entité grand-ducale déplore aussi un décès parmi les 4.000 membres de son personnel. Un événement survenu en décembre, alors que le groupe présente des statistiques encourageantes sur la sécurité au travail.

«Le nombre d’accidents a été divisé par cinq depuis la création d’ArcelorMittal en 2007», poursuit Michel Wurth. «Au niveau du Luxembourg, nous sommes à 1,3 accident pour 1.000 personnes.»

Les rails pour le tronçon place de l’Étoile-Gare

Au niveau de l’activité, en 2018, l’entité luxembourgeoise a investi l’an dernier 40 millions d’euros dans la modernisation du finissage sur le site de Differdange. À Belval, elle a mis en place le projet Sudcal, qui permet de récupérer la chaleur de l’usine pour chauffer un quartier du site universitaire.

À Rodange, l’unité de production de rails à gorge a remporté le second lot pour le tram luxembourgeois et fournira donc ses rails pour le trajet place de l’Étoile-Gare.

Quant à l’unité de fils de Bissen, où se tenait la réunion de ce mardi, elle a intégré l’unité Produits longs d’ArcelorMittal Europe. «L’avantage est d’obtenir une seule chaîne de valeur», explique Jean-François Haumonté, responsable de l’unité. «Bissen passera de 120.000 à 140.000 tonnes en 2019 et parviendra ainsi à saturer son outil de production.» Elle devrait engager 20 personnes en février et peut-être encore 20 autres en mars.

2019 sera une année de transition sans investissements importants.

Roland Bastian, head of country Luxembourg, ArcelorMittal

«En comparaison, 2019 sera une année de transition sans investissements importants», commente Roland Bastian, head of country Luxembourg. Il pointe par contre des défis importants, tels que les coûts des quotas de CO2 et la surproduction chinoise.

Le phénomène dure depuis plusieurs années. Le secteur sidérurgique chinois, surdimensionné pour les besoins actuels, tente d’écouler une partie de sa production en Europe à des prix inférieurs à ceux du marché. «On retrouve désormais sur le marché des palplanches chinoises qui entrent en compétition avec celles que nous produisons à Belval», poursuit Roland Bastian.

Quant aux quotas de CO2, tout en reconnaissant le besoin de mesures fortes pour combattre le réchauffement, le sidérurgiste regrette cet important coût supplémentaire qui menace sa compétitivité face à des concurrents étrangers qui n’y sont pas tous soumis. «Nous souhaitons clairement que les mêmes règles puissent s’appliquer à tout le monde», insiste Michel Wurth.