Constance et rendement sont les critères-clés pour recevoir un European Funds award. (Photo: Fundclass)

Constance et rendement sont les critères-clés pour recevoir un European Funds award. (Photo: Fundclass)

Le palmarès de la 15e édition de l’European Funds Trophy témoigne que les gérants déjà investis dans les secteurs du développement durable et de la transition énergétique sont ceux qui ont tiré les marrons du feu. La crise aura rappelé, s’il le fallait, le caractère porteur de ces stratégies.

Pour François Chauvet, PDG de Fundclass – la société de notation qualitative de fonds qui calcule le palmarès de l’European Funds Trophy –, le mot qui résume le mieux l’année 2020 est «paradoxal». «D’un côté, c’est une année pourrie. Les gens et l’économie ont été très chahutés. Mais quand on regarde les marchés financiers et les fonds, si l’année n’est pas géniale dans l’ensemble, il n’y a pas eu de catastrophes. Globalement, ce n’est pas une mauvaise année boursière pour les épargnants. Alors que le CAC40 a fait -4% sur un an, 66% des catégories Fundclass affichent des performances positives.»

En effet, sur les 206 catégories de fonds classés en fonction des stratégies d’investissement que compte la base de données de Fundclass et qui sert à la confection du palmarès, 126 affichent des performances positives. «Dont certaines très positives», comme par exemple la catégorie Actions métaux précieux (argent) qui affichait, fin 2020, une performance de 36,1%.

Vient en seconde position la catégorie Actions technologie avec un rendement de 32,2% et, en troisième place, la catégorie Actions écologie, à 31,7%. Le meilleur fonds de cette catégorie enregistre une performance de 118,6%. «D’une manière générale, les gérants qui étaient exposés aux secteurs des technologies vertes, à la santé et à la transition énergétique s’en sont bien sortis.» Ces thématiques ont le vent en poupe, ce qui réjouit François Chauvet pour qui il y a une vraie appétence sur le marché pour ces produits. «Ce qui va peut-être faire du bien à toute la planète.»

Accélérateur de transition

2020 restera-t-elle, sur les marchés, l’année durant laquelle s’est accélérée la transition vers le monde de demain? «La crise du Covid a agi comme un catalyseur et a probablement permis de surdynamiser des secteurs qui avaient déjà un courant favorable. Les gérants qui étaient sur ces thématiques avant la crise ont, du coup, encore été plus gagnants.» C’est, en quelque sorte, une prime aux pionniers. 

Les perdants, on les trouve dans les catégories Actions ressources naturelles avec effets de levier, qui affiche une performance négative de -30,6%; puis, les Actions Amérique Latine (-21,3%), et les Actions ressources naturelles (-20,6%). C’est paradoxalement dans cette catégorie que l’on trouve le meilleur fonds pour la période du dernier trimestre 2020, qui affiche une performance de +164,7%. D’une manière générale, les paris perdants étaient les secteurs de la banque-finance, des matières premières, et tous les pays à forte activité touristique.

La gestion active souvent plus performante

Interrogés lors de l’édition 2020 du palmarès, les gérants avaient parlé de leurs peurs pour l’année qui s’ouvrait. La plupart ont répondu qu’il fallait éviter que les marchés surréagissent pour éviter les catastrophes. «Ils avaient raison», estime François Chauvet. «Quand, en mars, les marchés ont perdu jusqu’à 25% en trois semaines, ce sont ceux qui ont gardé leur sang-froid, qui ont pris le temps de chercher à comprendre ce qui se passait et à mettre les choses en perspectives qui s’en sont le mieux sortis. Ils ont pu profiter de la hausse ininterrompue depuis.» De fait, aujourd’hui, les marchés sont au moins aussi haut que leur niveau d’avant-crise. «Voire plus haut aux États-Unis». «Les bons gestionnaires ont été ceux qui n’ont pas surréagi, qui sont restés fidèles à leurs convictions et qui ont également su rassurer leurs investisseurs.»

La question que l’on peut se poser, c’est de savoir si les meilleures sociétés de gestion étaient adeptes de la gestion active ou de la gestion passive.

Le principal avantage de la première est sa faible structure de coûts. Des coûts toujours plus orientés à la baisse tant les fonds indiciels deviennent plus imposants. Et pour que la gestion active puisse justifier ses commissions plus élevées, il faut que la performance soit au rendez-vous. «En 2020, les indices se font battre à 22% par les bons gestionnaires. Autrement dit, plus d’un cinquième des sociétés de gestion font mieux qu’une société de gestion qui jouerait les indices sur toutes les catégories.»

Pour François Chauvet, faire de la gestion passive, ce n’est pas idiot. «Surtout quand on ne sait pas dans quelle direction aller. Mais les sociétés de gestion les plus performantes sont celles qui font de la gestion active. Elles ont de l’alpha, une gestion plus talentueuse et donc de la surperformance.» D’où la tendance qui se développe pour les gestionnaires indiciels de glisser un peu de gestion active dans leurs recettes.

Comment lire les résultats?

Pour les fonds, cinq catégories sont mises en avant: Actions internationales, Actions américaines, Actions européennes, Actions émergentes et Obligations. Ce sont les plus représentatives des attentes des lecteurs des organes de presse qui accompagnent l’European Funds Trophy, dont Delano et Paperjam. Les vainqueurs sont ceux qui ont su conjuguer rendement et régularité durant les quatre dernières années. Pour les sociétés de gestion, classées par taille, c’est la qualité de la gamme, là encore en matière de rendement et de régularité, qui compte. Sont distinguées les meilleures sociétés de gestion nationales, et les meilleures sociétés de gestion européennes. Si la période d’observation est de 4 ans, elle passe à 7 ans pour le Fundclass Trophy, la récompense de la constance.

Le palmarès complet est disponible .

Le classement des 8 meilleures sociétés de gestion en Europe depuis 7 ans

Le Fundclass Trophy 2021 récompense les meilleures sociétés de gestion européenne sur 7 ans. (Tableau: Fundclass)

Le Fundclass Trophy 2021 récompense les meilleures sociétés de gestion européenne sur 7 ans. (Tableau: Fundclass)