Depuis dix ans, la croissance démographique au Luxembourg est due à un peu plus de 80% à l’immigration, selon une étude du Statec. Les Français sont en 2019 les migrants les plus nombreux, suivis des Portugais et des Italiens.

Si le dynamisme démographique est fort au Luxembourg, il est très largement dû à l’immigration: sur les dix dernières années, la croissance de la population est due à un peu plus de 80% aux migrations, selon une étude du Statec publiée ce mercredi.

Cela fait d’ailleurs plusieurs décennies que le taux de solde migratoire net du Luxembourg dépasse en moyenne largement celui de l’Europe prise dans son ensemble, constate le Statec. En 2018, ce taux était de 16,3 pour mille par an au Luxembourg, contre 2,6 pour mille dans l’UE. Seule Malte a un taux de solde migratoire plus important (35,3 pour mille).

Le facteur principal pour immigrer au Luxembourg est le travail, même si d’autres jouent leur rôle, comme la proximité des pays voisins, les réseaux familiaux ou de voisinage, l’existence d’une certaine tradition migratoire (comme celle entre le Luxembourg et le Portugal) ou encore le regroupement familial.

Diversification des nationalités

Un solde migratoire qui reflète globalement l’évolution économique du pays, puisque les périodes de croissance économique forte sont caractérisées par des soldes migratoires très élevés, tandis que les périodes de ralentissement économique sont caractérisées par un recul (passager) du taux de solde migratoire.

Si, depuis la Seconde Guerre mondiale, la première vague migratoire est italienne, la seconde vague, qui commence au milieu des années 60, est portugaise. Mais, depuis 2014, le solde migratoire des Français est supérieur à celui des Portugais. Ils constituent ainsi, de nos jours, la première nationalité parmi les migrants.

Mais les nationalités des migrants se diversifient, en particulier depuis les années 80. La part dans le solde migratoire des nationalités autres que portugaise, italienne, allemande, française ou belge est ainsi passée de 26,5% en 1990 à 70,5% en 2019.

Solde négatif pour les Luxembourgeois

Parmi le solde migratoire observé l’année dernière, les Indiens sont la première nationalité non européenne avec un solde migratoire de 531 personnes (4,8% du solde migratoire). Deux autres nationalités non européennes sont également présentes dans le top 10 des nationalités: les Érythréens (3,4% du solde migratoire, soit un solde de 375 migrants), pour la plupart demandeurs d’asile, et les Brésiliens (2,8% du solde migratoire, soit un solde de 313 migrants).

À l’inverse, les Luxembourgeois émigrent davantage vers un pays étranger qu’ils ne reviennent vivre dans le pays. Ainsi, depuis 1999, le solde migratoire des Luxembourgeois est négatif. En 2019, ce solde était de -1.067.

La plupart des Luxembourgeois (84% en 2019) qui quittent le pays s’installent dans les pays frontaliers. Et ils ne coupent pas forcément les liens avec le Luxembourg, note le Statec: une part importante d’entre eux continuent à travailler dans le pays, mais ont décidé d’établir leur résidence à l’étranger notamment pour des raisons liées aux coûts du logement.

Un âge moyen de 30,2 ans

L’âge moyen des immigrants est de 30,2 ans, mais 72,2% des immigrants sont âgés de 18 à 50 ans. Certains d’entre eux sont accompagnés de leurs enfants. Ceux de moins de 10 ans représentent 12% des migrations. La part des personnes âgées de 65 ans et plus est par contre peu élevée (2,4%). Aucun mouvement de retour massif, une fois la vie professionnelle achevée, n’est observé, constate le Statec: une majorité d’entre eux décide de rester vivre au Luxembourg une fois la vie professionnelle terminée.

La répartition géographique des migrants n’est pas homogène: les communes les plus peuplées ont le plus d’immigrants (avec Luxembourg-ville (9.495), Esch-sur-Alzette (1.396) et Differdange (806)), tandis que les communes avec très peu d’habitants présentent les effectifs les plus faibles (Grosbous (12), Saeul (13) et Wahl (14)).