Une convention de financement a été signée avec les structures partenaires du réseau, notamment le service national des maladies infectieuses du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), le Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation (Rehazenter), ici en photo, et le domaine thermal Mondorf. (Photo: Archives/Nader Ghavami)

Une convention de financement a été signée avec les structures partenaires du réseau, notamment le service national des maladies infectieuses du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), le Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation (Rehazenter), ici en photo, et le domaine thermal Mondorf. (Photo: Archives/Nader Ghavami)

Un projet pilote de réseau de prise en charge pluridisciplinaire pour les patients atteints de Covid long va être lancé début août, pour une période de six mois. Il est doté d’un budget d’un million d’euros.

Ils sont remis d’une infection au Covid-19, mais en gardent des séquelles plusieurs semaines, voire plusieurs mois. C’est ce qu’on appelle des patients atteints de Covid «long». Il est estimé qu’environ 1% des près de 70.000 cas de personnes infectées à ce jour au Luxembourg depuis mars 2020 sont concernés, donc environ 700 patients. Parmi les principaux symptômes, on retrouve notamment une fatigue persistante, des troubles neurologiques, cardiaques, psychiatriques, ou une dyspnée. Les symptômes varient dans leur présentation, intensité et durée.

«Interpellée» par le phénomène, la ministre de la Santé (LSAP) estime qu’«une démarche pragmatique, rationnelle et scientifique de prise en charge de ces patients, dans le cadre d’une décision médicale partagée, pluridisciplinaire, s’avère nécessaire». C’est dans cette optique qu’elle a présenté mercredi 7 juillet le projet pilote de réseau de prise en charge pluridisciplinaire du long-Covid lors d’une conférence de presse.

«De nombreux patients ne parviennent pas à se remettre de leur phase post-aiguë, ils voient leur vie ‘brisée’, ne parviennent pas à reprendre une activité professionnelle ni même les activités habituelles de leur vie journalière. Ils ne se reconnaissent plus dans leur vie quotidienne et souffrent de différents maux qui ne leur permettent pas de retrouver leur vie d’avant», a ajouté Paulette Lenert.

Une place centrale pour la rééducation

Prévu pour une période de six mois, avec un budget dédié d’1,01 million d’euros, ce projet pilote sera lancé le 1er août. Il a été élaboré afin de répondre à l’émergence de ce nouveau problème de santé publique. «Dans la grande majorité des cas, la prise en charge de ces symptômes prolongés, au cours d’une maladie Covid-19, est réalisée en soins de première ligne par des médecins généralistes. Toutefois, pour un certain nombre de patients chez qui des symptômes lourds persistent, la réalisation d’examens complémentaires et une prise en charge pluridisciplinaire coordonnée en milieu hospitalier sont nécessaires pour exclure une décompensation de comorbidités suite au Covid-19», a appuyé le docteur Stéphanie Obertin, présidente du Cercle des médecins généralistes, lors de la conférence de presse.

Une convention de financement a donc été signée avec les structures partenaires du réseau, notamment le service national des maladies infectieuses du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), le Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation (Rehazenter) et le domaine thermal Mondorf.

«À ce jour, les traitements des patients long-Covid sont essentiellement symptomatiques et la rééducation y occupe une place centrale: rééducation respiratoire en cas de syndromes pulmonaires, rééducation olfactive en cas de troubles de l’odorat persistants ou réentraînement à l’effort qui doit être mené de façon progressive et adaptée aux possibilités de chaque patient», précise le docteur Gaston Schütz, directeur général du Rehazenter. L’exploration de troubles anxieux et dépressifs, de troubles fonctionnels et la proposition d’un soutien psychologique, voire psychiatrique, sont également envisagées à toutes les étapes du suivi.