Quasiment du jour au lendemain, tout ce qui n’était pas possible pour la place financière est devenu une réalité quotidienne. Le moment est venu de pousser la technologie. (Photo: Shutterstock)

Quasiment du jour au lendemain, tout ce qui n’était pas possible pour la place financière est devenu une réalité quotidienne. Le moment est venu de pousser la technologie. (Photo: Shutterstock)

La Fondation Lhoft publie ce vendredi une étude de 12 pages dans lesquelles elle a demandé à ses quatre taskforces de dégager des opportunités nées de la crise.

«Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.» Le Covid-19 a radicalement modifié la célèbre phrase de Mark Twain, devenue: «Ils disaient que ce n’était pas possible, alors ils l’ont fait.»

«Toutes les excuses habituelles pour ne pas investir dans de nouvelles technologies, comme les risques ou la réglementation, ne pourront plus être utilisées», dit par exemple le président de la taskforce bancaire, Roger Krämer (directeur de l’innovation à la Spuerkeess).

«C’était incroyablement positif d’être le témoin et de faire l’expérience de la vitesse à laquelle les institutions financières globales ont adapté leurs opérations sur tous les continents pour continuer à servir leurs clients», renchérit la présidente du groupe «Asset management», Cristina Ferreira (directrice de l’innovation à la State Street Bank).

, les quatre présidents des taskforces mises en place depuis janvier par la Luxembourg House of Financial Technology se disent tous surpris par la vitesse à laquelle la place financière a été capable de passer du modèle physique à un modèle en «remote work» et continuer à travailler sans à-coups notables.

C’est déjà ce que disait avec admiration le ministre des Finances, (DP), vendredi dernier, à l’occasion de l’interview qu’il avait accordée au CEO de la Lhoft, .

La Place est confrontée à de nouveaux défis en termes de communication interne, de protection des données et de relation à ses clients, mais elle est toujours là et impliquée dans une partie de la résolution des problèmes posés par le virus, disait le ministre, soulignant l’impact positif des mesures prises après la crise de 2008-2009.

Les quatre taskforces de la Lhoft – banque, asset management, assurance, et blockchain et digital assets – vont beaucoup plus loin avec une vingtaine de propositions dans lesquelles on retrouve quand même trois composantes fortes: le rôle de l’État dans l’accompagnement des nouveaux processus et réglementations à mettre en place, la nécessité pour les acteurs «institutionnels» d’accélérer leurs échanges avec les nouveaux acteurs et l’éternelle question des talents (qu’ils soient plus nombreux ou avec des compétences plus spécifiques).

Les principales idées des taskforces

«Banque», groupe dirigé par Roger Krämer (BCEE)

-       Les banques doivent rapidement revoir leur offre et leurs services

-       Le travail à distance et la collaboration virtuelle pourraient devenir la norme

-       La collaboration avec les fintech sera stratégique et vitale

-       Les nouveaux outils vont changer les mentalités

-       Le secteur financier doit s’adapter très vite à la réalité et a besoin de nouvelles règles

 «Asset management», par Cristina Ferreira (State Street)

-       Renforcement du cadre réglementaire autour des assets digitaux

-       Adaptation des régulations (e-signatures, AML, KYC, digital board, etc.)

-       Demande accrue de fonds de pension privés

-       Sandbox pour les proofs of concept de l’industrie

-       Attirer de nouveaux talents

«Assurance», par Marc Hotton (Foyer)

-       Données générées et collectées par le consommateur final

-       Émergence d’un nouveau marché (prix, monitoring)

-       Nouvelles solutions par les start-up

-       Augmentation de la productivité

«Blockchain et assets digitaux», par Laurent Marochini (Société Générale)

-       Focus sur une nouvelle réglementation pour les assets digitaux

-       Promotion des DLT comme sûrs et transparents

-       Utilisation de la blockchain dans le digital onboarding ou la signature électronique

-       Construire une banque centrale pour les monnaies digitales

-       Promouvoir la place pour attirer des talents dans la blockchain