Julien Delpy sur la scène du 10×6, avant la crise du Covid-19. (Photo: Jan Hanrion / Patricia Pitsch / archives Maison Moderne)

Julien Delpy sur la scène du 10×6, avant la crise du Covid-19. (Photo: Jan Hanrion / Patricia Pitsch / archives Maison Moderne)

La majorité des orateurs du prochain 10×6 Finance seront sur scène. Le public les écoutera à distance. Julien Delpy, directeur du Paperjam club, revient sur l’organisation d’un tel événement.

Format phare du Paperjam club, le 10×6 revient le mercredi 27 mai avec un thème financier: . Il était normalement prévu le 26 mars mais a été reporté à cause du Covid-19. Après en avoir organisé près de 90 en dix ans, le Club s’adapte à la crise sanitaire et propose à ses membres un événement phygital, pour «physique et digital». Nous avons posé trois questions à , son directeur.

Comment se passe concrètement un 10×6 phygital?

Julien Delpy. – «D’abord, nous avions pensé à faire un format purement digital avec les gens depuis chez eux. La situation ayant évolué, nous nous sommes rendu compte que nous pouvions réunir les orateurs. Cela permet de garder la dynamique de l’événement en live.

En face d’eux, au lieu d’un public, ils auront les caméras. Les gens suivront leur discours depuis leur écran via Livestorm.

Nous serons dans l’auditorium de PwC, dans lequel ils font beaucoup de conférences. Il est équipé avec une régie vidéo, trois caméras et une équipe dédiée. À laquelle s’ajoutera celle du Club. Nous mutualisons nos moyens, cela nous assure un rendu de meilleure qualité.

Aujourd’hui, 550 personnes ont réservé. C’est similaire au nombre de personnes que nous recevons lors d’événements physiques.

Quelle organisation cela demande?

«Nous avons la chance d’avoir une véritable expérience pour la production d’événements physiques. Nous avons réussi à rapidement réagir.

C’est frustrant de ne pas pouvoir accueillir notre public en physique, mais cela nous offre d’autres possibilités, comme la présence de personnes qui sont à l’étranger.

Pour pallier le manque de networking, nous avons implémenté un nouvel outil, Remo. Il permet de faire du networking digital en répartissant les gens par tables de six en visio. Ils ont leur propre chat digital. Les tables tournent toutes les dix minutes. Cela permet de se voir de nouveau, d’échanger, de réagir à chaud sur ce qui est dit.

Nous avons rencontré des petites difficultés techniques. Nous fonctionnons avec des outils pas toujours compatibles avec l’auditoire. Il a fallu se jouer des firewalls, trouver une connexion internet de qualité.

La deuxième contrainte: le respect des règles sanitaires en faisant revenir les orateurs et les techniciens sur place. Nous laissons quatre sièges entre chaque personne, et chacun a son propre micro.

Six orateurs seront là, quatre à distance parce qu’ils habitent hors du Luxembourg ou qu’ils sont ou ont dans leur entourage une personne vulnérable.

Quel format prendront les prochains 10×6?

«Ce n’est pas à nous de décider, il faut suivre les règles sanitaires. Il faut aussi capter les envies de nos membres et nos orateurs. Nous savons qu’une partie veut se retrouver, on pourra donc continuer de jouer sur le phygital. Nous pourrions par exemple imaginer que 100 personnes reviennent sur place et que 400 à 500 suivent le 10×6 depuis chez eux. Au fur et à mesure, ces jauges évolueront. On doit aussi se tenir prêt à revenir à un événement 100% digital si besoin.»