Le Beihangkongshi-1 – le nom du 20e satellite de la start-up chinoise – lancé par le SpaceX chinois avec la CZ-6 Long March, est doté d’un système de propulsion révolutionnaire. (Photo: Spacety)

Le Beihangkongshi-1 – le nom du 20e satellite de la start-up chinoise – lancé par le SpaceX chinois avec la CZ-6 Long March, est doté d’un système de propulsion révolutionnaire. (Photo: Spacety)

Une des premières sociétés chinoises privées de l’espace, Spacety, qui a établi une antenne au Luxembourg il y a un an, a lancé cette nuit un petit satellite doté d’une technologie innovante de propulsion, mise au point avec la start-up française ThrustMe.

Il y a quatre ans, trois cadres de l’Académie chinoise des sciences quittaient leur emploi pour créer une des premières sociétés privées chinoises de l’espace. Spacety ne s’est pas focalisée sur les satellites, petits ou gros, mais sur les services aux satellites.

Et histoire d’avoir un pied à terre en Europe, la chinoise a ouvert une filiale en septembre 2019 à Esch-Belval. C’est via cette structure qu’un partenariat a été créé avec la start-up française ThrustMe autour d’un projet: révolutionner le système de propulsion des satellites pour le rendre plus autonome et durable, et permettre d’éviter que les satellites en fin de vie ne dérivent indéfiniment en risquant des collisions.

Ce vendredi matin, heure luxembourgeoise, Spacety a lancé son premier nanosatellite équipé de cette technologie, qui a aussi bénéficié du soutien de l’Agence spatiale européenne.

Le Beihangkongshi-1 – le nom du 20e satellite de la start-up chinoise – a été lancé par le SpaceX chinois avec la CZ-6 Long March.

Le système de propulsion électrique développé par ThrustMe utilise l’iode comme ergol. «L’iode pouvant être stocké sous forme solide, le recours aux réservoirs pressurisés – traditionnellement utilisés pour stocker les ergols gazeux, comme le xénon, et qui sont complexes et chers – n’est plus nécessaire. Cela signifie aussi que le système peut être livré prérempli, ce qui simplifie grandement les tests et l’intégration dans le satellite. Compte tenu du coût de production élevé du xénon et des problèmes d’approvisionnement prévus pour répondre à la demande croissante des constellations, l’iode est considéré comme un important ergol de nouvelle génération pour la durabilité de l’industrie spatiale», note ThrustMe.

«La propulsion électrique à l’iode du NPT30-I2 de ThrustMe est une technologie très prometteuse pour répondre aux besoins de notre constellation d’imagerie radar à synthèse d’ouverture (RSO). Nous avons d’ailleurs déjà commandé plusieurs de ces systèmes pour notre prochaine constellation RSO que nous commencerons à déployer cette année», s’enthousiasme Feng Yang, fondateur et CEO de Spacety.

Le radar à synthèse d’ouverture utilise une antenne radar spéciale pour reconstituer en 2D ou 3D des paysages ou des villes, de jour comme de nuit, par temps ensoleillé ou pluvieux.