Fabio Morvilli considère que les voyages, donc le tourisme et les affaires, seront les premiers domaines économiques affectés par le coronavirus. (Photo: CCIL)

Fabio Morvilli considère que les voyages, donc le tourisme et les affaires, seront les premiers domaines économiques affectés par le coronavirus. (Photo: CCIL)

Le président de la Chambre de commerce italo-luxembourgeoise, Fabio Morvilli, a répondu aux questions de Paperjam concernant la situation en Italie liée au coronavirus. Le gouvernement de Giuseppe Conte a décidé lundi soir d’étendre à tout le pays les mesures d’isolement.

L’Italie est le pays d’Europe le plus touché par le coronavirus et le deuxième au monde avec plus de 9.000 cas, dont 463 morts. Face à l’ampleur de la contamination, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a décidé lundi soir d’étendre à tout le territoire les mesures de confinement qui s’appliquaient jusque-là aux habitants du nord de la péninsule.

Des mesures sanitaires voulues qui ne sont pas sans conséquences sur le plan économique et, tout simplement, sur la vie des habitants de l’un des partenaires historiques du Luxembourg. Le président de la Chambre de commerce italo-luxembourgeoise (CCIL), , évoquait cette situation exceptionnelle quelques heures avant les mesures annoncées lundi soir.

Comment décririez-vous la situation de l’Italie face au coronavirus?

Fabio Morvilli. – «La situation a empiré, les cas détectés sont au nombre de 7.000. Et même si, dans l’absolu, ce n’est pas une quantité énorme, le gouvernement veut éviter que cela prenne la même envergure qu’en Chine. D’où les mesures pour attaquer drastiquement l’épidémie et diminuer le nombre de personnes atteintes.

Elles vont permettre de gérer la situation. Même si le nombre de cas peut continuer à augmenter durant le temps qu’elles fassent leur effet. Donc il faut attendre avant de prendre des mesures plus sévères.

Quelles seront les conséquences sur l’économie?

«Les voyages seront les premiers impactés. Donc le tourisme. J’étais en Italie il y a quelques jours avec les ministres  (Finances, DP) et (Économie, LSAP). Et, alors qu’il n’y avait pas encore les dernières mesures prises, la ville de Florence était désertée, tout comme les hôtels et les restaurants. Et maintenant le transport aérien est aussi affecté puisque certaines régions sont confinées. Ce qui aura aussi des conséquences sur les affaires, puisqu’on ne peut pas tout faire à distance.

Ces effets ne concerneront pas que les relations économiques avec l’Italie, mais tous les pays européens. Certains pays d’Europe ne prennent pas assez au sérieux cette épidémie. Si c’est arrivé en Italie, cela peut arriver partout. Les autres pays doivent prendre des mesures préventives et s’organiser en amont. Et l’UE doit lever certaines limites budgétaires qu’elle impose encore.

Quels sont les comportements à adopter pour aider l’Italie?

«Certaines personnes sont sorties des zones rouges pour se rendre au ski ou en vacances en Espagne. C’est bête, il faut faire attention. Tout en gardant l’esprit positif: il faut continuer à vivre sa vie, sans qu’il soit nécessaire de devenir un ascète. Je ne suis pas inquiet.

Les ministres Pierre Gramegna et Franz Fayot ont fait preuve d’une belle solidarité en venant en Italie pendant un moment difficile. Les autorités italiennes ont beaucoup apprécié et les ont remerciés.»