La finance durable est un sujet crucial pour chacun, à commencer par l’Union européenne qui a élaboré un plan d’action et défini des objectifs pour faire de ce sujet un projet à long terme. La réglementation SFDR est l’une des premières étapes au niveau de la transparence pour avoir un impact positif sur l’environnement et le climat.

Le Luxembourg a un rôle clé à jouer en matière de finance durable, en témoignent les initiatives des acteurs mobilisés pour créer un écosystème dans ce domaine. «Du point de vue de la Place et des investissements, nous remarquons que l’ensemble des acteurs ont compris l’importance de la finance durable tandis que la CSSF a pris conscience de son rôle de facilitateur», déclare Florence Buron, Director Financial Industry Solutions chez Deloitte Luxembourg.

Promouvoir l’accès aux produits plus durables

Le 10 mars, la Sustainable Finance Disclosure Regulation et ses premières obligations sont entrées en vigueur, permettant de faciliter l’accès à la finance durable et aux produits qui promeuvent les critères environnementaux et sociaux. «La SFDR est composée d’un point de vue réglementaire de deux niveaux. Le 1er offre un cadre général et qualitatif pour améliorer la transparence. Les différents acteurs (asset managers, banques, assurances et fonds d’investissement) doivent notamment publier des éléments clés sur la manière dont ils intègrent les risques en matière de durabilité dans les processus décisionnels d’investissement et la politique de rémunération», précise Francesca Messini, Director Fintech & Sustainability Leader chez Deloitte Luxembourg.

Le second niveau, d’application à partir de 2022, imposera quant à lui des exigences strictes en matière de données quantitatives, sur les incidences négatives notamment. «Ces obligations seront plus détaillées et compliquées à mettre en place. Les templates seront stricts, tant au niveau de la documentation à établir que des informations à reporter sur les sites internet», ajoute Florence Buron. Pour les acteurs du secteur, il s’agit donc de fournir un effort sur le long terme afin de se conformer à l’ensemble des obligations.

Le but de l’advisory est d’accompagner le client sur le volet réglementaire afin de comprendre et mettre en place les exigences au niveau de chaque entité.
Francesca Messini

Francesca MessiniDirector Fintech & Sustainability LeaderDeloitte Luxembourg

L’objectif de cette réglementation? Permettre aux investisseurs de détail de faire un choix éclairé et d’accéder à des informations leur permettant d’identifier si les produits dans lesquels ils souhaitent investir répondent aux critères environnementaux et sociaux de leur choix. «Les acteurs financiers doivent catégoriser les produits d’investissement. Soit ces derniers promeuvent des critères ESG sans poursuivre spécifiquement un objectif de durabilité (Light Green), il s’agit par exemple pour un fonds d’avoir une politique excluant certains secteurs d’activité dans la sélection des actifs sous-jacents, soit ces produits identifient dans leur stratégie un objectif durable (Dark Green), comme réduire les émissions carbone», poursuit Florence Buron.

Mener une réflexion sur sa stratégie

Pour les acteurs du marché, cette réglementation est l’occasion de réfléchir à leur stratégie vis-vis de la finance durable et de revoir ou enrichir leur offre actuelle par rapport aux produits, pour répondre de façon plus ciblée aux attentes des investisseurs.

C’est donc l’ensemble de la chaîne de valeur qui est impacté. Les acteurs financiers orientant leurs capitaux vers des secteurs d’activité et/ou des sociétés faisant des choix de fonctionnement et d’investissement plus durables. 

Avec notre offre de reporting ESG, nous facilitons l’accès de ces clients à des solutions de reporting entièrement prises en charge par les équipes de Deloitte.
Florence Buron

Florence Buron Director Financial Industry SolutionsDeloitte Luxembourg

La factsheet ESG, un atout pour le reporting

Pour faire face à ces nouvelles obligations, Deloitte a développé une approche articulée autour de deux types d’interventions. La première relative à un accompagnement de type «Conseil»: «Le but de l’advisory est d’accompagner le client sur le volet réglementaire afin de comprendre et mettre en place les exigences au niveau de chaque entité. Notre approche est modulaire et dépend de la maturité du client et de la complexité de son produit. Nous réalisons une gap analysis, la définition d’un plan et son implémentation, en gardant à l’esprit les impacts possibles provenant de réglementations connexes telles que la taxonomie. Il s’agit par exemple de réviser et mettre à jour la politique de risques pour y intégrer les risques de durabilité», explique Francesca Messini.

Le second volet est intimement lié au premier. Une série de clients ne disposent pas en interne de l’infrastructure pour réaliser ce reporting, pour l’instant qualitatif et basé sur la bonne volonté. Avec l’évolution de la réglementation, ces acteurs devront, en 2022, communiquer des informations quantitatives. Il leur faudra pour cela mettre en place une infrastructure de collecte de ces informations, créer des reporting adéquats et mettre ceux-ci à disposition sur leur site internet. «Avec notre offre de reporting ESG, nous facilitons l’accès de ces clients à des solutions de reporting entièrement prises en charge par les équipes de Deloitte, de la collecte des données à la production des rapports finaux», précise Florence Buron.

En parallèle de ce volet réglementaire, Deloitte propose également une offre de factsheet ESG permettant aux acteurs d’augmenter leur visibilité en matière de finance durable. Cette factsheet, similaire d’un point de vue format à la factsheet financière, met en lumière des indicateurs ESG relatifs au fonds et à ses investissements sous-jacents; «Cette fiche permet ainsi à l’investisseur de voir l’impact de ce fond sur différents aspects environnementaux, sociaux ou de gouvernance.»