Daisuke Nomoto, responsable actions japonaises chez Columbia Threadneedle Investments (Illustration: Maison Moderne)

Daisuke Nomoto, responsable actions japonaises chez Columbia Threadneedle Investments (Illustration: Maison Moderne)

L’impact économique direct de l’invasion russe est minime pour le Japon, la part des importations russes dans le total des importations japonaises se situant dans une fourchette à un chiffre.

La Bourse de Tokyo a fait preuve d’une grande résistance malgré la guerre en Ukraine, qui a fait grimper la volatilité sur les marchés boursiers. Cela s’explique par sa faible interdépendance avec l’économie russe. L’impact économique direct de l’invasion russe est minime pour le Japon, car la part des importations russes dans le total des importations japonaises se situe dans une fourchette à un chiffre. En outre, le marché des actions japonaises a le vent en poupe grâce à la poursuite de la reprise économique, au soutien fiscal du gouvernement et à l’augmentation des flux de capitaux sur le marché en raison des préoccupations mondiales dues à l’inflation. Néanmoins, compte tenu de la hausse des prix du pétrole et d’autres matières premières, l’économie japonaise sera elle aussi indirectement touchée par l’inflation des coûts – mais dans une moindre mesure que les économies européennes, où l’approvisionnement énergétique dépend davantage de la Russie.

Le moment est propice pour entrer sur le marché

Le thème de la réouverture prend également de l’élan au vu de l’assouplissement des mesures Covid, tandis qu’une augmentation des rachats d’actions soutient le marché boursier. Le plan de relance du Premier ministre Kishida devrait également entraîner des augmentations de salaire. Et comme la rentabilité est dans une tendance structurelle à la hausse, les investisseurs y verront un point d’entrée intéressant dans le cycle des actions japonaises. La récente transition d’une croissance économique élevée à une croissance économique faible, au milieu d’une inflation mondiale persistante, a conduit les investisseurs à se concentrer sur les actions japonaises, car elles offrent un rapport risque/rendement favorable.

Au niveau des entreprises, le Japon a affiché le profil de croissance des bénéfices le plus fort au monde ces derniers mois – mené par les entreprises exportatrices –, et nous nous attendons à ce que la dynamique robuste des bénéfices se poursuive. Dans un contexte de valorisation attractive, les entreprises japonaises disposent d’importantes liquidités dans leurs bilans, ce qui a encore stimulé le marché. Cela leur permet de maintenir ou d’augmenter les rendements pour les actionnaires. En outre, cela permet de financer des acquisitions, ce qui renforce encore l’argument d’investissement.

La numérisation et l’automatisation offrent des opportunités d’investissement

Le Japon a souvent été négligé par les investisseurs internationaux, en partie à cause de sa croissance économique lente et de sa population vieillissante. Le pays dispose pourtant d’un univers d’investissement large et profond, avec des entreprises de qualité offrant une croissance durable des revenus à une valorisation raisonnable. Il est judicieux de porter une attention particulière au thème de l’innovation.

L’automatisation est l’un des domaines que nous considérons comme attractifs. Elle aide à résoudre le problème de la pénurie de main-d’œuvre et contribue à une production de masse de haute qualité. Les possibilités de robotique et d’automatisation vont considérablement augmenter au cours des 10 prochaines années dans des domaines tels que l’automatisation des usines et l’automatisation des stocks dans le commerce en ligne.

La croissance économique mondiale devrait certes ralentir et exercer une certaine pression sur les marchés boursiers, mais le Japon ne sera pas exposé à une pression inflationniste accrue dans la même mesure que d’autres économies.

Nous continuons à suivre les progrès du programme du Premier ministre Kishida qui s’est engagé à maintenir des politiques budgétaires et monétaires expansionnistes pour soutenir la reprise économique.