Se déplacer en taxi à Luxembourg-ville est loin d’être économique. L’information n’est pas nouvelle, mais vient d’être une nouvelle fois confirmée par l’étude UBS 2015 sur les prix et salaires. Avec une facture de 20,67 euros pour une course de cinq kilomètres en journée, le prix des courses de taxis de la capitale se hisse au troisième rang des 71 villes réparties passées au crible sur les cinq continents, juste derrière Oslo (29,41 euros) et Zurich (25,28 euros). Bien loin donc de la moyenne des pays du continent européen étudiés, située à 10 euros pour une telle distance. Au niveau mondial, l’écart est encore plus important, même si toute comparaison est délicate en raison des différents usages et habitudes de déplacement.

Cheval de bataille de Xavier Bettel (DP) lorsqu’il avait pris ses fonctions de bourgmestre de la capitale en 2011, le sujet n’a eu de cesse de revenir régulièrement sur le devant de la scène. En raison notamment des différents allers-retours du texte en préparation depuis 2013 sur la nouvelle organisation du secteur. Bien que François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, ait prédit une mise en œuvre de la nouvelle réglementation au 1er janvier 2016, le travail législatif sur la question se poursuit. Les membres de la commission du Développement durable attendant notamment un troisième avis du Conseil d’État. Selon le procès-verbal de la dernière réunion, en date du 10 décembre 2015, il est précisé que «le grand public sera informé en temps utile des nouvelles dispositions de la loi relative aux taxis», sans apporter plus de détails.

Mais alors que la question du prix des taxis issu de l’étude a attiré l’attention de la presse, la comparaison avec les prix des autres moyens de transport est restée dans l’ombre. Car outre cet aspect, la banque suisse s’est penchée sur le coût des déplacements dans leur ensemble, prenant en compte également les transports publics, à savoir les systèmes de bus, métro ou tram et les trajets en train. Et sur ces deux critères, Luxembourg-ville fait figure de bonne élève.

Avec un billet individuel de bus à deux euros, la capitale luxembourgeoise se classe loin de Copenhague (4,28 euros) et se trouve proche des prix pratiqués dans les autres capitales européennes, comme Paris (1,80 euro) ou Rome (1,50 euro). Elle parvient même à être compétitive avec son offre ferroviaire. Avec un billet payé 29,19 euros pour un trajet en seconde classe de 200 kilomètres, le tarif est 2,5 fois moins cher que Genève (71,73 euros). Sur les 30 villes les plus chères, Luxembourg-ville est seulement devancée par cinq capitales européennes (Dublin, Madrid, Amsterdam, Rome et Bruxelles.)

La promotion de la mobilité douce étant le leitmotiv du ministère de la place de l’Europe, la situation pourrait s’améliorer dans les années à venir. Bien que la question d’une évolution des tarifs n’ait pas été évoquée, l’offre de transports en commun dans le pays et vers l’extérieur doit s’améliorer dans les années à venir. Au cours de l’année 2015, François Bausch a évoqué plusieurs nouveaux chantiers, tels que la création d’un couloir réservé aux bus sur l’A4 ou la réactivation de la «Trierer Westrecke». Le tout en parallèle du début des différents chantiers liés au tram, dont le premier tronçon doit entrer en fonction au second semestre 2017.