Robert Goebbels a quitté la scène politique à l'issue des élections européennes de mai dernier.   (Photo: Charles Caratini / archives)

Robert Goebbels a quitté la scène politique à l'issue des élections européennes de mai dernier.  (Photo: Charles Caratini / archives)

En juin 1994, les élections législatives reconduisent la coalition CSV-LSAP qui dirige le pays depuis 1984. Le chrétien social Jacques Santer conserve son siège de Premier ministre et le socialiste Jacques Poos celui de Vice-Premier. Un attelage historique – aucun autre n’a duré aussi longtemps dans l’Histoire du pays – dont les jours sont pourtant comptés : quelques semaines plus tard, le premier nommé est désigné pour prendre la présidence de la Commission européenne. Il quittera définitivement l’Hôtel de Bourgogne le 20 janvier 1995.  

Composée des 12 mêmes ministres (six CSV et six LSAP) que sa devancière, l’équipe gouvernementale qui entre en fonction à l’été 1994 compte, dans ses rangs, l’ancien journaliste Robert Goebbels en tant que ministre de l’Économie. 

Entré au sein de l’exécutif en 1984, aux fonctions de secrétaire d’État aux Affaires étrangères, au Commerce extérieur et à la Coopération, et secrétaire d’État à l’Économie et aux Classes moyennes (l’Économie n’aura droit à un ministère à part entière qu’en 1989), M. Goebbels détient, en outre, la responsabilité des travaux publics et de l’énergie.

Pionnier du commerce électronique

Artisan de la diversification économique post-sidérurgie du Luxembourg, il pose également les premiers jalons en matière de commerce électronique, un domaine qui n’en est alors encore qu’à ses balbutiements. C’est sous sa direction qu’est mis en place un groupe interministériel à la fin de l'année 1997. La concrétisation se fera néanmoins sans lui, puisque c’est le gouvernement suivant (CSV-DP) qui, en 2000, sous l’impulsion de François Biltgen (CSV) déposera le projet de loi, faisant du pays un des pionniers européens dans ce secteur.

Robert Goebbels au début des années 90 (Photo: SIP)
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Le parti socialiste revenu dans l’opposition en 1999, Robert Goebbels, lui, prend la direction de Strasbourg où il siège en tant que député européen. Il est élu, la même année, vice-président du Groupe socialiste européen et porte-parole pour les questions économiques et sociales.

Réélu en 2004, il rempile en tant que numéro deux de son groupe parlementaire. Il est en outre l’un des six députés européens à réécrire la fameuse directive relative aux services dans le marché intérieur, plus connue sous le nom de son initiateur, Frits Bolkestein.

Le verbe toujours haut

Encore élu en 2009, il achève, en mai 2014, son dernier mandat parlementaire et décide, à 70 ans – dont 40 de vie publique – de prendre sa retraite, passant le flambeau strasbourgeois à Mady Delvaux-Stehres.

Robert Goebbels n’en reste pas moins assez actif sur la scène médiatique. Mi-septembre, invité sur RTL Radio Lëtzebuerg, il se prononce pour un changement de nom du parti ouvrier socialiste luxembourgeois, en supprimant son «O». Une position personnelle qui n’est pas uniquement guidée par la seule obsolescence du terme qui n’a plus lieu d’être au Grand-Duché depuis le passage au statut unique, en 2009…

Plus récemment encore, il s’exprime sur le faux vrai retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique française, concluant son témoignage sans concession par un tonitruant «Allez, casse-toi petit con!». Une référence au débordement verbal («Casse-toi, pauvre con!») commis par l’ancien président de la république française lors d’une visite officielle au Salon de l'agriculture en 2008.