Claude Wiseler se dit «absolument satisfait par ce qu’[il] fai[t]» et «souhaite rester celui qu’[il est]». (Photo : Mike Zenari / archives / Maison Moderne)

Claude Wiseler se dit «absolument satisfait par ce qu’[il] fai[t]» et «souhaite rester celui qu’[il est]». (Photo : Mike Zenari / archives / Maison Moderne)

Pour cet «été pas comme les autres», Paperjam vous propose de découvrir les aspirations cachées de dix personnalités politiques. Cette semaine, place à , ancien ministre, tête de liste malheureuse du CSV aux élections législatives de 2018 et député.

Si j’arrêtais la politique, je ferais tout ce que j’aurais toujours voulu faire sans jamais avoir eu le temps de le faire. Réponse classique de celui qui part à la retraite. Or, cela, je n’y pense pas. La politique est pour moi, depuis plus de 20 ans, un métier que j’aime… avec ses hauts et ses bas. Je n’ai pas envie de le quitter. Quitter la politique ne serait pas pour moi retrouver ma vie. La politique, c’est ma vie et je souhaite la garder. Pour autant que l’électeur continue à me faire confiance. Mais si j’arrêtais quand même un de ces jours, pour une raison que j’ignore aujourd’hui, je pense que je retournerais à mes premières amours: l’écriture et la littérature.

Si je devais continuer la politique, j’aimerais devenir… Aujourd’hui, je ne considère plus la politique en termes de «devenir», mais plutôt d’«être». Et je souhaite rester celui que je suis. Quelle que soit ma responsabilité du moment. Et cela, je puis vous le dire, n’est pas une mince affaire.

Car la politique déforme, arrondit les coins, rabote les aspérités et, si vous n’y prenez garde, vous engloutit dans le magma de la pensée unique. Et, par souci du compromis et sous l’influence de sondages d’opinion, vous coince dans le moule du bien-pensant passe-partout. Ou, par responsabilité envers un parti, un gouvernement, une coalition, vous oblige à accepter des compromis, à revoir vos exigences ou à ne pas tout dire pour éviter les remous.

Alors… si je devais continuer la politique, j’aimerais devenir complètement libre et absolument moi-même. Me juger uniquement à l’aune de ma propre exigence. Quel que soit le rôle que l’électeur – s’il est clément – voudra bien me confier.

J’aimerais devenir celui que je suis, et je suis aujourd’hui absolument satisfait par ce que je fais. Pour le reste, l’avenir vous le dira. Ou peut-être pas…