«Je recommanderais d’introduire un congé paternel de la même longueur que le congé maternel pour qu’il n’y ait plus de possibilité de discrimination des employeurs vis-à-vis des femmes qui auront des enfants», propose Larissa Best, la présidente du réseau de business angels LBAN. (Photo: Anthony Dehez / archives)

«Je recommanderais d’introduire un congé paternel de la même longueur que le congé maternel pour qu’il n’y ait plus de possibilité de discrimination des employeurs vis-à-vis des femmes qui auront des enfants», propose Larissa Best, la présidente du réseau de business angels LBAN. (Photo: Anthony Dehez / archives)

Madame Best, quelles sont vos attentes vis-à-vis des politiques pour favoriser davantage le développement de l’entrepreneuriat?

«Je pense qu’il faut rendre l’opportunité de devenir entrepreneur encore plus simple. Beaucoup d’efforts ont été faits, et aujourd’hui, créer son entreprise d’un point de vue administratif est très facile.

Mais on note de gros problèmes en ce qui concerne les autorisations d’établissement dans le secteur de l’artisanat. Ouvrir sa société d’électricité, de plomberie ou de maçonnerie reste très compliqué, alors que nous souffrons d’une pénurie de main-d’œuvre dans ces domaines.

Se mettre à son compte en tant qu’artisan est pourtant bien plus facile chez nos voisins. Il faudrait revoir les conditions pour obtenir ces autorisations d’établissement et revoir la liste des différents métiers pour lesquels elles sont nécessaires, car elle n’a pas évolué depuis longtemps.

Et en ce qui concerne plus précisément l’écosystème start-up?

«Venir ouvrir sa start-up dans des domaines innovants comme les nouvelles technologies est relativement facile pour des étrangers qui viennent d’un pays membre de l’Union européenne. Par contre, c’est beaucoup plus problématique pour ceux qui viennent de plus loin.

C’est d’ailleurs également le cas quand on cherche à embaucher des profils d’autres continents. Il faut pouvoir faciliter et accélérer ces démarches, car je connais des entrepreneurs qui ont finalement préféré les Pays-Bas pour baser leur start-up, exactement pour ces raisons-là.

Vous êtes également la présidente de l’association Equilibre, qui milite pour une meilleure représentation des femmes dans les entreprises. Avez-vous des recommandations à faire aux candidats dans ce domaine?

«Tout d’abord, j’aimerais rappeler que si les femmes ne se sentent pas à l’aise à leur travail, elles ne deviendront pas entrepreneurs. Les deux sujets sont liés pour moi. Et je pense que les incitations financières restent les moyens les plus efficaces pour encourager les entreprises à embaucher et promouvoir davantage de femmes.

Je recommanderais d’introduire, par exemple, un congé paternel de la même longueur que le congé maternel pour qu’il n’y ait plus de possibilité de discrimination des employeurs vis-à-vis des femmes qui auront des enfants. Il faut aussi pousser les entreprises à proposer plus de temps partiels, qui conviennent souvent mieux aux femmes, mais qui sont très rares au Luxembourg.

Pour ce qui est de l’entrepreneuriat au féminin, les États-Unis ont introduit depuis plus de 40 ans des quotas pour qu’un certain nombre de contrats publics soient attribués à des entreprises dirigées par des femmes. C’est un système qui a été repris par plusieurs pays européens et qui fonctionne très bien pour aider les cheffes d’entreprise à obtenir leurs premiers contrats et gagner en crédibilité avant d’obtenir des contrats dans le secteur privé.»