Xavier Roblin voit de grandes opportunités pour les assureurs dans la révolution digitale. (Photo: Bâloise Luxembourg)

Xavier Roblin voit de grandes opportunités pour les assureurs dans la révolution digitale. (Photo: Bâloise Luxembourg)

Comment sont perçus les enjeux de la digitalisation chez Bâloise Luxembourg?

«Ils sont évidemment multiples, mais trois s’imposent de manière prioritaire. Premièrement, la valeur de l’expérience utilisateur. Aujourd’hui, le client veut tout, instantanément et sur tous ses supports. Dans ce cadre, nous venons de lancer un premier produit au niveau des assurances automobiles. Grâce à une application, nous pouvons connaître la manière de conduire d’un client et adapter le prix de son assurance au niveau du risque estimé. Le second enjeu concerne la connectivité des objets. Les voitures autonomes, qui arrivent rapidement, devraient faire diminuer drastiquement le nombre d’accidents et rendre notre métier actuel quelque peu obsolète. Nous devons donc nous réinventer et proposer de nouveaux services. Enfin, nous travaillons énormément sur les développements de la blockchain.

Les projets digitaux sont-ils développés dans chaque pays ou centralisés au niveau du groupe?

«Les deux, en fait. Chaque pays sert de laboratoire pour un type de projet. Chez Bâloise Luxembourg, nous testons les évolutions de l’assurance par rapport aux véhicules connectés. La Belgique est notre labo par rapport aux développements de la maison connectée, alors que l’Allemagne mène un projet par rapport à une compagnie d’assurance totalement digitale. D’autres projets, enfin, sont développés depuis la maison mère, en Suisse. Mais ce qui est certain, c’est que les enjeux digitaux sont clairement placés au centre de nos priorités. La conférence de ce soir vise d’ailleurs à faire passer le message des opportunités offertes par la digitalisation à l’ensemble des secteurs d’activité. Le message est que tout le monde doit se réinventer, et que ceux qui accepteront de relever ce défi connaîtront de nouvelles opportunités.

On parle beaucoup digitalisation dans le secteur des banques, moins dans celui des assurances. Est-ce parce qu’il accuse un certain retard?

«On a en tout cas vu les fintech s’intéresser d’abord au secteur bancaire, peut-être parce que les bénéfices à engranger y étaient plus importants. Mais le digital est un enjeu fondamental pour le secteur de l’assurance également. Par contre, c’est vrai que le Luxembourg accuse un certain retard par rapport aux autres pays européens sur l’offre de produits d’assurance en ligne. Chez nos voisins, il existe des comparateurs en ligne de différents produits d’assurance. Au Luxembourg, pas encore. Ceci dit, dans deux semaines, nous lancerons ‘Good Start’, une assurance en ligne destinée aux jeunes locataires d’appartements. C’est quelque chose que l’on ne trouve pas encore sur le marché local, alors que la demande se fait de plus en plus pressante.»