Pour Romain Schmit, la récente réforme de l’aménagement du temps de travail est «ingérable pour les petites et moyennes entreprises». (Photo: Marion Dessard / archives)

Pour Romain Schmit, la récente réforme de l’aménagement du temps de travail est «ingérable pour les petites et moyennes entreprises». (Photo: Marion Dessard / archives)

Le futur gouvernement du pays sera connu dans les prochaines semaines, quelles sont les principales revendications de l’artisanat pour l’avenir du secteur?

Romain Schmit. – «Il y a trois grands éléments qu’il faut modifier: la formation professionnelle initiale, la formation professionnelle continue, et l’organisation du travail. En matière de formation initiale, il faut un élargissement des formations offrant un certificat de capacité professionnelle (CCP) à un niveau inférieur pour décharger les diplômes d’aptitude professionnelle (DAP).

Il faut intensifier les contacts avec les entreprises, mettre en place des stages ou des visites d’entreprises, pour guider les jeunes dans un choix positif plutôt qu’une série d’échecs menant à n’importe quoi.

Faut-il repenser la formation dans l’artisanat?

«C’est certain. Si nous manquons de main-d’œuvre, qualifiée et non qualifiée, ce n’est pas parce que nos métiers sont mal perçus, mais parce que la formation qui mène vers l’artisanat ne fonctionne pas. Nous souhaitons que la formation soit placée sous la responsabilité du ministère du Travail, et non plus sous celle du ministère de l’Éducation.

Il faut qu’il y ait un rapprochement avec le monde économique, plutôt qu’une approche pédagogique. Le dernier gouvernement avait une certaine rigidité de la mise en place de passerelles entre ses ministères. Celui du Travail était socialiste, celui des Finances DP, et les uns n’interféraient jamais avec les autres.

Qu’attendez-vous en ce qui concerne l’organisation du travail?

«La récente réforme de l’aménagement du temps de travail est ingérable pour les petites et moyennes entreprises. Nous demandons au gouvernement de veiller à ce que les modèles de temps de travail puissent être négociés au niveau de l’entreprise avec les travailleurs concernés, au lieu qu’un modèle uniforme soit décrété d’en haut.

Il faut permettre plus de flexibilité aux entreprises, afin qu’elles puissent s’organiser au mieux avec leurs salariés, il faut laisser la place à l’imagination plutôt que de mettre tout ça dans un texte de loi.»