Le programme des Entrepreneurs Days révèle la variété des enjeux auxquels les entrepreneurs doivent faire face.  (Photo: DR)

Le programme des Entrepreneurs Days révèle la variété des enjeux auxquels les entrepreneurs doivent faire face.  (Photo: DR)

Madame Bouquet-Hanus, le programme des Entrepreneurs Days révèle la variété des enjeux auxquels les entrepreneurs doivent faire face. Concrètement, comment l’événement va-t-il les aider?

«Les ateliers de sensibilisation proposés gratuitement à la House of Entrepreneurship ne remplacent pas la formation, mais permettent en effet, d’une part, de démystifier l’entrepreneuriat auprès des futurs entrepreneurs, de leur faire découvrir une diversité de modèles (entrepreneuriat classique, entrepreneuriat social, repreneuriat, économie circulaire), et d’autre part, d’avoir une image réelle de l’entreprise et de son environnement socio-économique.

Afin de repréciser le contexte, rappelons que les Entrepreneurs Days qui se déroulent désormais en trois éditions distinctes (Spring, Autumn, Winter) sont soutenus par la Chambre de commerce et le ministère de l’Économie. 

Ces journées d’information gratuites, qui accueillent en moyenne entre 300 et 500 entrepreneurs, ont pour objectif principal de promouvoir l’entrepreneuriat: inciter tout futur entrepreneur à se lancer dans la création de son entreprise, lui fournir les outils nécessaires à la mise en œuvre de son projet et privilégier les échanges entre entrepreneurs et futurs entrepreneurs.

L’esprit entrepreneurial est indéniablement lié à la vision de l’entrepreneur.

Guylaine Bouquet-Hanus, House of Entrepreneurship

Chaque session vise également à mettre en valeur une thématique particulière au travers d’une keynote conference. La conférence du 16 mai, qui s’ouvrira avec un mot de bienvenue de Carlo Thelen, directeur de la Chambre de commerce, mettra ainsi l’accent sur le repreneuriat; ceci pour faire le lien avec le Sommet européen de la transmission d’entreprise, piloté par Transeo, qui se déroulera également cette année les 17 et 18 mai dans les locaux de la Chambre de commerce du Luxembourg.

Vous avez aussi invité deux speakers, l’anthropologue Abdu Gnaba et le chef d’entreprise Claude Wagner, à venir parler de l’état d’esprit d’entreprendre. Quel est votre objectif via cette conférence?

«L’esprit entrepreneurial est indéniablement lié à la vision de l’entrepreneur; nous le constatons au travers de nombreuses ‘success-stories’ locales et internationales: les multi-entrepreneurs sont dotés d’un esprit qui leur permet de voir au-delà de ce qui est visible sur leur marché et, surtout, de retranscrire les besoins de leurs clients. Ce pilier ‘vision’ est un véritable ‘muscle’ qui peut toutefois se développer avec de l’entraînement et de la motivation. Nous avons donc trouvé intéressant d’aborder la thématique de l’entrepreneuriat sous un angle sociologique/anthropologique moins conventionnel, mais aussi au travers de l’expérience d’un multi-entrepreneur, qui a fait le choix de la création tout comme de la reprise d’entreprise à différents moments de sa vie.

L’entrepreneur est un spécialiste du besoin donc, mais aussi un porteur de valeurs et le raconteur d’une histoire. Voilà les thèmes que la conférence principale du 16 mai abordera. 

S’il est vrai que l’approche d’un repreneur est différente de celle d’un créateur, ses problématiques restent identiques.

Guylaine Bouquet-Hanus, House of Entrepreneurship

Par ailleurs, l’entrepreneuriat est une notion vaste et peut être appréhendé au sens strict ou au sens large. Au sens strict, l’entrepreneuriat est l’action de créer de la richesse et/ou de l’emploi par la création ou la reprise d’une entreprise. Au sens large, l’entrepreneuriat est la capacité de concrétiser une idée, de mettre en œuvre un projet, ce qui peut mener, entre autres, à la création d’une entreprise.

Justement, le message que nous souhaitions passer ici est que le repreneur est souvent considéré, à tort, comme un créateur en manque d’idées, mais la reprise d’entreprise est bien l’aboutissement d’un projet qu’il faudra faire vivre. Derrière chaque reprise, comme derrière chaque création, il y a l’analyse d’un projet (concept, potentiel, ressources, valeurs…) et au final, c’est l’entrepreneur qui porte ce projet et qui en fera, ou non, le succès.

S’il est vrai que l’approche d’un repreneur est différente de celle d’un créateur, ses problématiques restent identiques: il fait le pari de se positionner sur un marché, il se lance un défi face à la gestion humaine quotidienne et il mène souvent un ‘combat’ dans sa recherche de financement.

Au-delà de l’événement, comment la House of Entrepreneurship - qui l’organise - accompagne-t-elle les candidats à la création d’entreprise?

«La House of Entrepreneurship - One-stop Shop est un point de contact national et un espace ouvert à tout entrepreneur qui souhaite développer une activité au Luxembourg. Elle s’adresse aussi bien aux candidats à l’indépendance qu’aux entreprises déjà établies et les accompagne dans leurs formalités liées aux échanges commerciaux et à l’exportation, dans leurs démarches de création ou cession/reprise d’entreprise et particulièrement en matière de droit d’établissement, entre autres via des informations et premiers conseils utiles sur les plans fiscal et juridique. Le one-stop shop est aussi un facilitateur d’accès à des ressources informationnelles, pédagogiques, financières… qui effectue de la mise en réseau avec ses partenaires, qui sont des acteurs publics ou semi-publics clés de l’écosystème local (incubateurs, accélérateurs, organismes de cautionnement, agences de promotion de l’innovation ou de la PI, pour n’en citer que quelques-uns).»

Informations et inscriptions sur: www.entrepreneursdays.lu