Lors du pot du Nouvel An de l’ADR ce vendredi au Cents, Jean Schoos annonçait une campagne électorale idéologique. (Photo: Nader Ghavami)

Lors du pot du Nouvel An de l’ADR ce vendredi au Cents, Jean Schoos annonçait une campagne électorale idéologique. (Photo: Nader Ghavami)

L’ADR se voit comme la seule réelle alternative lors des élections d’octobre, notamment en ce qui concerne la croissance. Monsieur Schoos, votre parti souhaite la freiner. Mais comment?

«Nous ne voulons certainement pas la freiner. Ce que nous voulons, c’est une croissance qualitative. Quand une entreprise s’implante au Grand-duché par exemple, nous voulons que le bilan total soit positif. En d’autres termes, que ce qu’elle apporte soit supérieur aux coûts qu’elle entraine.

Nous avons connu le phénomène, au cours des 15 dernières années, que l’économie a poursuit sa croissance et créé des emplois, alors qu’en même temps, cette croissance a généré des coûts à même hauteur, que ce soit au niveau des infrastructures, de l’énergie ou encore des coûts administratifs. Au final, cette apparente croissance a été dévorée par son bilan négatif.

Il faut peser et choisir la croissance afin d’obtenir un bilan positif. Pendant 15 ans nous avions un bilan 0, voire négatif. Contrairement aux écologistes, nous ne sommes en revanche pas dogmatiques, mais pragmatiques. Une entreprise qui vient au Luxembourg peut être industrielle ou artisanale, alors que si je lis bien le programme de Déi Gréng, ils fermeraient la porte à ces entreprises pour ne plus que produire dans un domaine ‘virtuel’. L’ADR, elle, veut également créer des emplois non universitaires, comme notamment dans l’artisanat.

Autrement, nous aurons une économie qui laissera tomber une partie de la population qui est mixte au Luxembourg. Pour nous, le volet social de l’économie joue aussi un rôle et il faut que tout le monde puisse contribuer et bénéficier de la situation économique.

En tant que parti identitaire et conservateur, l’ADR souhaite aussi s’engager davantage pour la langue luxembourgeoise. Maintenant, le gouvernement a lancé un grand programme pour la promotion du luxembourgeois. Les cours sont très visités et jamais avant autant de gens n’ont parlé la langue. Que voulez-vous donc faire de plus?

«Pour nous, le luxembourgeois doit être la première langue d’intégration. Nous devons nous mettre d’accord sur la langue dans laquelle nous voulons communiquer et selon nous, il n’y a pas d’autre option que le luxembourgeois.

Compte tenu des longs délais d’attente pour pouvoir suivre des cours de luxembourgeois, nous souhaitons renforcer le dispositif existant. En ce qui concerne le programme du gouvernement, il est, à nos yeux, étalé sur une bien trop longue durée et nous voudrions accélérer sa mise en œuvre. La critique avait été formulée d’ailleurs par l’organisation ‘Eis Sprooch’. Il y a beaucoup de promesses, mais vu la longue mise en œuvre, le programme devrait être bien plus concret.

L’ADR veut assumer des responsabilités à l’issue du scrutin du 14 octobre. Mais l’ADR s’était déjà pris un râteau du chef de file du CSV, Claude Wiseler.

«Si vous faites référence à une citation de cet été, je tiens à préciser que Claude Wiseler ne peut pas s’imaginer travailler avec l’ADR sous sa forme de l’époque. Je pense que beaucoup dépendra du contenu du programme électoral du CSV et du nôtre, ainsi que du résultat et de la volonté des électeurs à l’issue du scrutin. En Allemagne un certain parti avait déclaré après les élections qu’il ne formerait plus de gouvernement avec le CDU. Or, maintenant, ils ont fait marche arrière. En politique, ces ‘non’, il faut les interpréter avec prudence.

En lisant ce que dit Monsieur Schneider, j’ai l’impression que les trois partis gouvernementaux souhaiteraient se présenter ensemble contre le CSV. Ainsi, j’ai du mal à juger à quelle situation cela mènerait pour le 14 octobre.

Lors de notre pot du Nouvel An, j’ai déclaré qu’il appartient aux électeurs de faire leur choix. Or, uniquement en nous renforçant, l’ADR pourra être une option réaliste. Et une coalition CSV-ADR serait la seule constellation qui représenterait une réelle différence par rapport au gouvernement actuel et qui pourrait vraiment se démarquer.»