Un robinet qui fuit peut perdre jusqu’à 100 litres d’eau par jour. Soit 150 à 200 euros par an. Pour une chasse d’eau bloquée, le montant est environ quatre fois plus élevé. (Photo: Shutterstock)

Un robinet qui fuit peut perdre jusqu’à 100 litres d’eau par jour. Soit 150 à 200 euros par an. Pour une chasse d’eau bloquée, le montant est environ quatre fois plus élevé. (Photo: Shutterstock)

Alors qu’un nouvel épisode de canicule s’annonce au Luxembourg la semaine prochaine, Polaar Energy profite de la traction autour des économies d’eau et d’électricité. La «start-up – PME» a été reçue au ministère de l’Environnement cette semaine.

Quatre milliards de personnes – les deux tiers de l’Humanité – ont subi une pénurie d’eau d’au moins un mois l’an dernier. D’ici 2030, 700 millions de personnes seront déplacées, faute d’eau. Année après année, les Nations unies alertent sur la situation critique liée à l’eau.

Christophe Antoine et Romain Guillaud ont pris le problème par l’autre bout: au lieu des statistiques mondiales difficiles à appréhender à l’échelle individuelle, les deux entrepreneurs se sont concentrés sur les pertes d’eau (et d’électricité) de tout un chacun.

Un boîtier européen et sécurisé

Un robinet qui fuit peut perdre jusqu’à 100 litres d’eau par jour. Soit une facture d’environ 150 euros par an. Une chasse d’eau bloquée coûte 600 litres d’eau par jour ou 800 euros par an.

«Nous installons des petits boîtiers connectés sur le compteur d’eau. Ils étudient la consommation d’eau sur des périodes de trois heures. Ça permet directement de voir si un robinet coule au compte-gouttes ou si une chasse d’eau est bloquée», assure Christophe Antoine. La solution de cet ancien chauffagiste envoie alors un SMS pour prévenir le client qu’il y a un problème. Le boîtier, fabriqué en France, a déjà reçu les certifications environnementales BREEAM et HQE.

Du Luxembourg au Rwanda

Issue du programme Fit4Start de Luxinnovation l’an dernier, Polaar Energy a vu le jour en juillet 2018 et a déjà séduit une trentaine de clients. «Nous avons décidé de nous concentrer sur des clients ‘business’ sur les marchés belge et luxembourgeois, comme la restauration ou les centres commerciaux. Parce que les fuites d’eau ou les pertes d’électricité ont directement un impact supérieur. Nous avons encore 250 prospects. Ça prend entre quatre et six mois pour parvenir à une signature, c’est normal!»

Selon lui, la concurrence est assez limitée dans une version sécurisée, où la technologie assure au client que ses informations ne seront pas captées par d’autres. «Nous avons été reçus par l’ambassadeur du Rwanda au Luxembourg, pour qui le problème est différent. L’eau y est si rare que la ramener de la mer et la dessaliniser pour la consommer coûte cher. Alors il n’est pas question d’en perdre.»

Cette semaine, les deux entrepreneurs ont été reçus au ministère de l’Environnement. «On voit que le gouvernement a envie de trouver des solutions, que ces problématiques arrivent sur le devant de la scène. On est même peut-être un peu trop en avance», confie M. Antoine.

Deux start-upper qui ne sont pas vraiment en recherche de levée de fonds. «C’est sûr qu’un coup de pouce serait le bienvenu, mais pour l’instant, nous sommes plus en mode PME: nous achetons, nous vendons et nous continuons à essayer de satisfaire nos clients pour en avoir de plus en plus.»