Pour Sergio Venti, la finance durable un vecteur très puissant d’amélioration ESG au sens large de nos sociétés. Pour autant que l’on se donne les moyens technologiques nécessaires pour satisfaire aux exigences réglementaires. (Photo: Pictet Group/Sabine Senn)

Pour Sergio Venti, la finance durable un vecteur très puissant d’amélioration ESG au sens large de nos sociétés. Pour autant que l’on se donne les moyens technologiques nécessaires pour satisfaire aux exigences réglementaires. (Photo: Pictet Group/Sabine Senn)

Pictet Asset Services lance un site internet consacré à l’intégration des critères ESG dans les processus d’investissement. L’idée est d’aider les gérants de fonds externes à se positionner par rapport à la réglementation européenne pour une finance durable.

Pictet Asset Services est la ligne de métier qui, au sein du groupe Pictet, s’occupe de fournir des services d’hébergement de fonds de tiers, des services d’administration de fonds ainsi que des services de conservation de titres. Ses clients sont des investisseurs institutionnels, des promoteurs et des gestionnaires de fonds. «C’est pour aider les sociétés de gestion à suivre les évolutions réglementaires en matière de finance durable que nous avons lancé », introduit Sergio Venti, head of client solutions & innovation chez Pictet Asset Services. «Suivre ces évolutions est un défi important, mais cela offre beaucoup d’opportunités.»

Le premier objectif de la plateforme est de répondre à un besoin de pédagogie. On y trouvera toutes les informations essentielles sur les cinq grands axes réglementaires du plan d’action européen: publication d’informations, taxonomie des activités durables, directives OPCVM et AIFM, directive Mifid II et indicateurs de référence en matière d’émissions de CO2. «Nous expliquons le nouveau Green Deal européen. Clients et prospects disposent ainsi de toutes les indications utiles à leurs prises de décision.»

Feuille de route

Le deuxième objectif est d’aider les gestionnaires, «souvent de taille petite et moyenne», à ne pas être pénalisés par les changements réglementaires et à pouvoir, au contraire, en exploiter toutes les opportunités possibles. «Et il est évident que, dans la finance durable, il y a des opportunités.»

Dans une autre partie du site, réservée aux clients et prospects de Pictet, «nous proposons aux gestionnaires un questionnaire digital qui les aidera à positionner leur fonds par rapport aux catégories proposées par le régulateur européen. Catégories qui sont fonction des ambitions ESG (pour environnementales, sociales et de gouvernance) du promoteur ou du gestionnaire du fonds. Et pour les catégories les plus ambitieuses, les articles 8 et 9 [présentent] des exigences très précises en matière de transparence. Le questionnaire accompagne nos clients dans la compréhension de ces exigences et les aide à maîtriser toutes les exigences de transparence associées à ces catégorisations de produit. Une feuille de route pratique peut ainsi être établie pour l’intégration des critères ESG, en fonction de la stratégie définie par les gérants de chaque produit.»

Combiner expertise réglementaire et technologie

Plus largement, pour Sergio Venti, la réglementation européenne qui se met en place en matière de financement durable est l’exemple type de l’évolution législative pour lequel l’expertise réglementaire et l’adoption d’outils technologiques de pointe vont vraiment se combiner. «La finance durable est un vecteur très puissant d’amélioration dans les domaines ESG pour nos sociétés. Pour autant que l’on se donne les moyens technologiques nécessaires pour satisfaire aux exigences réglementaires.»

Pour lui, le premier défi d’un investisseur est de pouvoir accéder aux données les plus pertinentes et de pouvoir faire le tri. «Pour estimer l’alignement d’un portefeuille à la taxonomie européenne, il existe des moteurs de calculs. On en voit les avantages immédiats à en tirer au moment où le gouvernement luxembourgeois a introduit une réduction de la taxe d’abonnement pour les fonds alignés à la taxonomie européenne.»

Autre exemple de la place croissante que va prendre la technologie dans la finance: les mesures de transparence. «Le régulateur impose désormais des mesures de transparence aux promoteurs et aux gestionnaires. Concrètement, ils doivent fournir des narratifs qui décrivent les stratégies d’investissement et en quoi elles sont alignées avec des objectifs environnementaux et sociaux. Gérer des narrations, ce n’est pas simple. Cela fait appel à des solutions technologiques en matière de gestion des contenus qui ne sont pas forcément natives au sein d’un spécialiste de l’investissement.»

Pictet Asset Services a d’ailleurs elle-même fait appel à des fintechs pour bénéficier de modules d’intelligence artificielle afin d’automatiser le traitement du langage et de permettre de gérer un flux narratif important et de le publier.