Jean-Pierre Schmit est très attaché à ses saxophones. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne)

Jean-Pierre Schmit est très attaché à ses saxophones. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne)

À la tête des start-up Jemmic et Maps System, et président en 2020 de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise, Jean-Pierre Schmit cultive la frugalité en tant que philosophie de vie. Pour lui, les plus-values sont faites pour être partagées.

Avez-vous une devise par rapport à l’argent?

. – «L’argent n’est pas une fin en soi. Le but est d’en gagner par ses propres efforts en vue de le dépenser pour des choses remplies de sens. L’idée n’est donc pas d’accumuler.

Vous souvenez-vous du montant de votre premier salaire?

«En 2003, j’ai obtenu 3.000 francs suisses – un peu moins de 2.800 euros – en tant que stagiaire dans une entreprise suisse d’informatique bancaire, dans le cadre de mes études. C’était un salaire non négligeable.

Avez-vous des passions coûteuses?

«J’aime être généreux et aider la famille, les amis, les gens qui travaillent avec moi ou des gens qui en ont vraiment besoin! J’essaie de ne pas être radin en termes de salaires, que ceux qui travaillent avec moi obtien­nent aussi leur part si les affaires marchent bien. Je considère cela comme une passion. Je ne fais pas du polo, ne possède pas de bateau, et je ne suis pas un collectionneur d’objets d’art. Je suis quelqu’un d’assez terre à terre. Ma passion, c’est aussi la musique, mais mon saxophone a presque le même âge que moi.

Votre dernier coup de folie?

«Ce sont plus des coups de folie liés au business. Le dernier a été d’engager 15 personnes en pleine crise sanitaire. Même si le monde était à l’arrêt, je sentais que c’était ce qu’il fallait faire pour connaître une vraie croissance dans l’entreprise. On verra cette année ou en 2022 si c’était de la folie…

Avez-vous un rêve irréalisable, faute de moyens?

«Si j’avais vraiment des moyens illimités, j’essaierais de donner la possibilité à tous les enfants de la terre d’être éduqués. L’éducation est la base de tout. On trans­forme une génération, on établit de la justice et on introduit de la richesse dans le monde.

De quel objet ne vous sépareriez-vous jamais?

«J’apprécie les beaux objets auxquels sont attachées des émotions. Cela peut être beaucoup de choses: un dessin d’enfant, une alliance… Mais ce dont je ne me séparerais jamais, ce sont plutôt des souvenirs, des valeurs ou des personnes.

Le plus mauvais achat que vous ayez fait dans votre vie?

«Je pense surtout à des investissements dans des projets qui n’allaient pas réussir. J’ai certes appris beaucoup, mais j’aurais pu dépenser moins pour ces leçons. J’aurais pu savoir d’avance ou détecter plus tôt que ça n’allait pas bien se passer.

Pour devenir riche, il faut…?

«Travailler de manière diligente et honnête, et faire profiter tout son entourage du fruit de son travail. Le gain d’argent combiné à la générosité provoquera un cercle vertueux. Il ne faut pas tout prendre pour soi.

Le prix de certaines choses vous dérange-t-il?

«Ça me dérange que certaines choses utiles et nécessaires ne soient pas disponibles pour tout le monde à un prix abordable. De plus, je suis surpris de certaines habitudes ou volontés de consommation. Je ne con­damne pas, mais je suis étonné des sommes que l’on peut dépenser pour acquérir des symboles d’un statut social apparent.

Pour quel luxe sacrifiez-vous à l’occasion de l’argent?

«Lors de vacances ou de voyages, réserver des chambres d’un con­fort peut-être légèrement plus élevé que strictement nécessaire, afin de pouvoir mieux se reposer.

De combien d’argent liquide disposez-vous en moyenne sur vous?

«J’ai toujours 80 euros et 70 francs suisses dans mon portefeuille. Mais je me rends compte que, depuis le début de la crise sanitaire, je n’ai pas touché à cet argent liquide. Je paie tout par carte.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  qui est parue le 25 février 2021.

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