Parler culture et bon vin, une combinaison de qualité appréciée par Jérôme Konen. (Photo: Maison Moderne)

Parler culture et bon vin, une combinaison de qualité appréciée par Jérôme Konen. (Photo: Maison Moderne)

Alors que la nouvelle saison du Kinneksbond démarre sur les chapeaux de roues cette semaine, nous avons décidé de la décortiquer avec son directeur, Jérôme, autour d’une bonne bouteille de vin. Histoire d’allier l’utile à l’agréable...

Pour sa quatrième saison à la tête du centre culturel régional de Mamer, Jérôme Konen entend bien faire parler du Kinneksbond tout au long de la saison avec un programme varié, divertissant, à la fois festif et pointu. Pour passer en revue cette nouvelle saison prometteuse, nous avons décidé de bousculer les codes de l’interview et l’avons invité à déguster une bonne bouteille de Pouilly-Fumé en ville, au Pas Sage.

Un mélange des styles typique du lieu

En tant que centre culturel régional, le Kinneksbond a toujours su jongler entre les différentes pratiques culturelles et leurs orientations diverses pour mettre en valeur sa programmation, attirer un public et définir son identité.

Depuis son arrivée en 2015, Jérôme Konen a su insuffler à l’institution de Mamer un vrai souffle identitaire en choisissant des productions très personnelles, souvent fédératrices, parfois très pointues et toujours intéressantes, piquantes. On ne va pas au Kinneksbond pour voir la même chose d’une soirée à l’autre, bien au contraire. On ne va pas voir un «Hannert dem Rido» avec Romain Souchon comme la dernière création de la chorégraphe subversive Robyn Orlin, désormais habituée des lieux. C’est aussi et surtout ça qui fait le charme unique du lieu.

Le Kinneksbond, Centre Culturel Mamer promet une saison pointue, éclectique et divertissante. (Photo: Paulo Lobo)

Le Kinneksbond, Centre Culturel Mamer promet une saison pointue, éclectique et divertissante. (Photo: Paulo Lobo)

Le public peut s’attendre à nouveau à de la diversité cette saison, avec par exemple les tambours battants de Power! Percussion (le 02/04), mélange vibrant et humoristique de percussions rythmiques. Ou encore la comédie musicale «Vous avez dit Broadway?» d’Antoine Guillaume (le 13/02), «un excellent divertissement, touchant et passionnant, créé par un véritable fou de Broadway», confie Jérôme Konen.

Les 24 et 25 janvier, les comédiens luxembourgeois Frédérique Colling et Brice Montagne tenteront de créer un spectacle figurant l’empreinte carbone la plus faible possible, autour d’une unité de mesure fictive, le Robert, qui correspondrait à l’énergie d’un athlète de haut niveau pédalant jour et nuit; et basé sur le constat qu’«un Luxembourgeois moyen aurait besoin de 500 Roberts pour couvrir sa consommation électrique actuelle»...

Dans un tout autre style, Robyn Orlin, fidèle chorégraphe sud-africaine de Mamer, signera ici sa première mise en scène théâtrale, offrant un questionnement politique par l’interprétation du texte «Les Bonnes» de Jean Genet. Cette coproduction permettra en outre une collaboration voulue de longue date avec les Théâtres de la Ville de Luxembourg, chez qui Robyn Orlin revisitera deux œuvres lyriques du milieu du 18e: «Pygmalion» de Rameau et «L’Amour et Psyché» de Mondonville.

Enfin, le jeune artiste queer Chaild devrait donner une dimension toute particulière au format récurrent «Hannert dem Rido», un concert intimiste où les spectateurs sont confortablement installés sur scène, au plus proche des musiciens (10/06)...

La danse, toujours...

Le Kinneksbond a également assis sa réputation ces dernières années grâce à une programmation de haut vol en danse, et cette saison 2019/2020 ne devrait pas faire exception. Notamment grâce à un nouveau format exclusif «Double Bill» qui permettra de découvrir le travail de deux célèbres chorégraphes – Jan Baetens le 08/02 et Sarah Baltzinger les 27 et 28/02 – à la fois en tant que chorégraphes et danseurs. Jérôme explique en effet que «souvent, une fois que les danseurs prennent le rôle de chorégraphe, il est presque mal vu pour eux de se produire sur scène. À travers ce format, je veux montrer que c’est un point de vue désuet.»

Plus tard dans la saison, une collaboration avec l’Opéra de Metz permettra de présenter l’opéra-ballet «Orphée et Eurydice», mis en scène par la jeune chorégraphe en vue Gabriela Gómez Abaitua le 21/03.

Puis la troupe de danseurs acrobates australiens Circa, l’un des temps les plus forts de la saison selon le directeur du Kinneksbond, viendra interpréter «Humans», une «célébration vertigineuse de l’humanité», le 29/05. Le début de l’été sera enfin l’occasion d’appréhender la danse autrement avec le projet voyeuriste «Living-Room Dancers», à suivre de très près...

Les prochains spectacles à ne pas rater

- Ce vendredi 04/10, Florence Minder propose une soirée théâtrale à la façon d’un «binge watching Netflix» avec les trois épisodes de «Saison 1», qui emprunte les codes des séries télé addictives sur scène, avec un sombre naufrage dans la jungle...

- Le 24/10, place au cirque version punk avec «Bienvenue en Corée du Nord» d’Olivier Lopez & La Cité, une fable noire et drôle qui reprend le récit de quatre clowns tout juste revenus de cette subversive nation...

- Le 14/11, la compagnie Echelle 1:1 proposera un opéra en 24 langues, tentative à l’humour grinçant de dresser un portrait de l’Europe à travers 26 discours très différents, énoncés dans les 24 langues de l’UE.

- Le 23/11, Kader Attou, pionnier de la danse hip-hop, effectuera avec l’Orchestre des Champs-Élysées une folle rencontre entre son art urbain et l’œuvre de Mozart, que tout semble «a priori» opposer...

L’intégralité du programme et les informations pratiques sont à retrouver sur .

La dégustation: Pouilly-Fumé «La Demoiselle de Bourgeois», Domaine Henri Bourgeois, 2016

Le lieu: Pas Sage, 6 Grand-Rue, Luxembourg (Centre-ville)