Les soucis judiciaires ne sont définitivement pas loin d’Yves Bouvier depuis quelques mois. En février dernier, il était mis en examen à Monaco pour «escroqueries» et «complicité de blanchiment» à l’encontre de Dmitri Rybolovlev, le milliardaire russe et également président de l’AS Monaco. Des soucis qui avaient eu pour conséquence un gel de ses actifs ainsi qu’un pas de côté de la gestion du port franc de Luxembourg dont il était le père spirituel et le principal actionnaire.

C’est donc cette fois la justice française qui l’a mis en examen lundi pour «recel de vol», indiquent plusieurs de nos confrères de source judiciaire. Les enquêteurs veulent savoir si Yves Bouvier s’est porté acquéreur de deux tableaux de Pablo Picasso dérobés à Catherine Hutin-Blaye, l’héritière du célèbre peintre espagnol. Des tableaux qui auraient été vendus par Yves Bouvier à un certain Dmitri Rybolovlev.

Les chiffres de 27 millions d’euros sont avancés pour l’acquisition par le milliardaire de deux gouaches, «Tête de femme» et «Espagnole à l’éventail» ainsi que d’un cahier de 58 dessins du peintre espagnol.

Yves Bouvier a été entendu hier matin par la juge d’instruction, Isabelle Rich-Flament, et placé sous contrôle judiciaire. Il aurait versé une caution de 27 millions d’euros dans le cadre de cette enquête ouverte en mars dernier et qui avait déjà valu à Olivier Thomas, fidèle collaborateur et successeur d’Yves Bouvier à la présidence du port franc, d’être entendu. 

«Mon client s’est longuement expliqué sur les faits qui lui sont reprochés et a, par ailleurs, fourni un certain nombre de pièces pour assurer sa défense», a déclaré l’avocat d’Yves Bouvier, maître Francis Szpiner, auprès des médias français. Et d’ajouter que «lorsqu’il a incidemment appris qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice française, il s’est aussitôt présenté» aux autorités.