Éviter aussi bien un Grexit qu'un Brexit ou renforcer les liens entre les citoyens et l'Europe figurent parmi les priorités de la présidence présentées vendredi par Xavier Bettel. (Photo: Paperjam/DR)

Éviter aussi bien un Grexit qu'un Brexit ou renforcer les liens entre les citoyens et l'Europe figurent parmi les priorités de la présidence présentées vendredi par Xavier Bettel. (Photo: Paperjam/DR)

Même si les questions de l’immigration en Méditerranée, du conflit en Ukraine ou bien encore de la montée de Daesh figurent «sur la liste des priorités de la présidence», la question grecque est celle qui concentre le plus l’attention. Du moins, celle qui suscite le plus de commentaires de la part de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Xavier Bettel, Premier ministre luxembourgeois. Interrogés sur le référendum organisé dimanche en Grèce, les deux responsables ont assuré non seulement que «le résultat serait respecté», mais aussi et surtout qu’«il aura des conséquences».

«Si les Grecs votent non, nous serons profondément affectés par ce choix, assure le chef de l’exécutif européen. Si le ‘oui’ l’emporte, nous devrons faire face à des discussions compliquées (dans le cadre du maintien du plan d’aide européen, ndlr). Si le ‘non’ s’impose, il n’y aura pas de nouvelles discussions.» Une position et un message clairs à destination d’Athènes, dont le gouvernement appelle à rejeter les dernières propositions mises sur la table. Pour Xavier Bettel, la question posée aux Grecs va engager «non seulement la position de la Grèce dans l’Europe, mais aussi l’avenir de l’euro et de manière plus large, celui de l’Europe».

Montrer que la solidarité n'est pas qu’un simple mot.

Xavier Bettel, Premier ministre

Pour tenter de limiter le risque de fissure dans l’édifice européen, le Premier ministre luxembourgeois assure qu’«il est temps de montrer que l’idéal européen ne se traduit pas seulement par des institutions ou des fonctionnaires vus comme des extraterrestres qui vivent à Bruxelles». Comprenez que l’Europe «a un réel impact sur notre quotidien» et que «c’est l’ensemble des citoyens qui forment l’Europe». Un appel à l’unité que Xavier Bettel entend mettre en avant tout au long des six prochains mois «afin de construire des ponts entre les uns et les autres». Une référence non seulement aux futurs référendums grec et britannique mais aussi au décalage de plus en plus grand entre les citoyens et leurs représentants.

Afin de redonner confiance en l’Europe, «dans un moment où elle n’est pas au meilleur de sa forme», la présidence luxembourgeoise entend «discuter avec tous les États membres pour montrer que la solidarité n'est pas qu’un simple mot».

C'est dans cette optique que le Luxembourg souhaite aboutir, dans les six prochains mois, à un accord sur la répartition des migrants ayant traversé la Méditerranée entre les pays européens. Un objectif dans lequel Xavier Bettel assure «croire vraiment». Un objectif audacieux, ajouté aux autres, qui pousse Jean-Claude Juncker à assurer que «la présidence luxembourgeoise est plus compliquée que les autres».