Étienne Schneider et son parti sont passés par toutes les couleurs dimanche soir. Le LSAP sera-t-il encore au gouvernement? (Photo: Christophe Olinger)

Étienne Schneider et son parti sont passés par toutes les couleurs dimanche soir. Le LSAP sera-t-il encore au gouvernement? (Photo: Christophe Olinger)

Le Premier ministre sortant Jean-Claude Juncker a présenté ce lundi à 11h30 au Grand-Duc Henri la démission du gouvernement, après la tenue d’un conseil de gouvernement assez expéditif, qui aura quand même duré plus de 30 minutes. 

Vendredi, Jean-Claude Juncker avait indiqué que ce serait une affaire de quelques minutes. Visiblement, les ministres chrétiens sociaux et socialistes avaient des choses à se dire.

L’ambiance y était «un peu tendue», a reconnu Étienne Schneider à la sortie du conseil. «Nous n’avons pas fait d’analyse des résultats, qui sont assez clairs», a indiqué pour sa part Jean-Claude Juncker dans une courte déclaration, parlant quant à lui d’une «atmosphère neutre».

Le chef du gouvernement a aussi signalé qu’il n’y aurait pas de conseil de gouvernement cette semaine en raison de la tenue d’un conseil européen ces jeudi et vendredi à Bruxelles. Donc une occasion de moins pour s’envoyer des noms d’oiseaux…

Le Grand-Duc consulte

Le chef de l’État recevra tour à tour au Palais, cet après midi, le président du Conseil d’État et le président de la Chambre des députés. Le lendemain, ce sera le tour des différents chefs des formations politiques.

Selon Étienne Schneider, «il serait alors logique» que le Grand-Duc Henri désigne dès mercredi un formateur ou un informateur en vue de mettre en place le nouveau gouvernement.

La tête de liste du LSAP veut toujours faire croire qu’une coalition avec les socialistes est possible et que les jeux restent ouverts: «Nous avons réussi notre pari, c’est-à-dire ne pas perdre de sièges», a-t-il déclaré à paperJam.lu, à la sortie du Conseil de gouvernement.

Le LSAP peu motivé à gouverner avec le CSV

Pour M. Schneider, «les négociations sont ouvertes» et il faudra maintenant «voir avec les différents partis s’il y a moyen de former un gouvernement». Si ça n’est pas possible, alors les socialistes retrouveront les bancs de l’opposition sur lesquels ils ont siégé entre 1999 et 2004. C’est une «option» envisagée.

Étienne Schneider ne semble pas très motivé à reconduire une alliance avec le partenaire du CSV. C’est en tout cas ce qu’il a laissé entendre à demi-mot ce lundi.

Dimanche soir, après l’annonce des résultats qui ont montré un LSAP en perte de vitesse, Étienne Schneider avait souligné qu’en cas de non-participation au futur gouvernement, son parti formerait «une opposition forte».

Le comité directeur du parti socialiste se réunira ce lundi soir pour déterminer la marche à suivre. «Et puis, on verra. On discutera avec les membres du comité directeur pour voir dans quelle direction on va aller», a déclaré M. Schneider.

Le DP n’a pas encore tranché

Le DP, pour sa part, a tenu un bureau exécutif à midi au siège de la fraction. Un comité directeur se tiendra ce soir à partir de 18h.

Le DP, qui apparaît comme «un faiseur de roi», n’a pas laissé d’indications claires sur ses intentions, ses leaders étant partagés entre la tentation de s’allier avec le CSV, ce qui serait logique, et l’envie de faire de la politique autrement, c’est-à-dire sans les chrétiens sociaux.

Xavier Bettel a les cartes en mains pour négocier, voire «former un gouvernement» comme il en rêve…

En attendant, le Grand-Duc a, sans surprise, demandé aux ministres de rester en fonction jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement, avec la charge des affaires courantes, ainsi que des éventuelles mesures urgentes qui s’imposeraient en matière économique et financière.