Mobilisation – La création d’une coopérative a permis de sauver l’activité de la boutique Eva Ferranti, place du Théâtre. (Photo: Nader Ghavami)

Mobilisation – La création d’une coopérative a permis de sauver l’activité de la boutique Eva Ferranti, place du Théâtre. (Photo: Nader Ghavami)

Eva Ferranti, styliste et tailleur à la tête de deux boutiques à Luxembourg et à Genève et d’un atelier à Bascharage, a subi un grave accident en décembre 2014, une chute dans les escaliers de sa boutique, aux lourdes conséquences.

Sa vie privée et sa vie professionnelle s’en sont retrouvées bousculées, et elle lutte encore aujourd’hui contre la maladie, après un mauvais diagnostic médical post-accident. Elle est contrainte de fermer sa boutique à Genève. Celle de Luxembourg-ville était menacée aussi. «Il nous est apparu évident qu’il fallait que son activité perdure au Grand-Duché», explique Bertrand Kauffmanns.

«L’idée de créer une coopérative nous a semblé être la meilleure solution, poursuit celui qui en est devenu président. Nous avons réussi à réunir une cinquantaine de personnes, principalement des clients. En six mois, le projet était concrétisé, et la coopérative ‘L’atelier d’Eva Ferranti’ est née le 1er mai dernier.»

C’était très important pour tous les coopérants qu’Eva puisse garder une place prépondérante dans son atelier.

Bertrand Kauffmanns, président de la coopérative ‘L’atelier d’Eva Ferranti’

Une ancienne collaboratrice de la boutique en est devenue la gérante, et les cinq emplois ont pu être sauvés. «Nous étions tous tristes que tout le travail qu’Eva avait effectué durant plusieurs années soit en quelque sorte perdu à cause de son accident. Elle a désormais un rôle de consultante pour la boutique et continue à insuffler son esprit créatif, ses idées, à ses équipes. C’était très important pour tous les coopérants qu’Eva puisse garder une place prépondérante dans son atelier», ajoute Bertrand Kauffmanns.

Eva Ferranti est spécialisée dans le sur-mesure, et notamment la confection de costumes. «Nous sommes déjà proches du break-even, mais si nous avons décidé de créer cette coopérative, ce n’était pas dans un but financier ou de business, mais bien pour conserver et faire perdurer son héritage et son savoir-faire. C’était impossible pour nous de ne pas faire quelque chose. Nous voulions nous investir pour elle, et voir que la coopérative fonctionne bien et que les clients sont toujours au rendez-vous est une vraie victoire pour nous tous.»

Mode italienne

Eva Ferranti, aujourd’hui âgée de 46 ans, a ouvert sa boutique plate du Théâtre en 2000, à seulement 28 ans, et a employé jusqu’a 22 personnes dans son atelier à Bascharage et ses boutiques de Luxembourg-ville et Genève. Un travail de plusieurs décennies, dont l’avenir est désormais assuré.