Pour Georges Goerens (Seed to Tree, Bartleby Delicate), le contact avec le public est primordial. (Photo: Joachim Valente)

Pour Georges Goerens (Seed to Tree, Bartleby Delicate), le contact avec le public est primordial. (Photo: Joachim Valente)

Après le concert de Julien Clerc jeudi, star incontestée de cette avant-première édition des Francofolies du Luxembourg, le programme se poursuit ce samedi avec une journée dédiée aux groupes locaux. Seed to Tree clôturera la journée (à 21h20) que Bartleby Delicate aura presque ouverte (à 17h, après Didier Sustrac). Particularité: Georges Goerens est présent dans les deux. En effet, Bartleby Delicate est le projet solo du chanteur et guitariste de Seed to Tree. 

Nous l’avons appelé pour en savoir plus.

Georges Goerens, on suppose que Bartleby se réfère au personnage de Melville. Pourquoi l’avoir choisi?

«Avec Seed to Tree, on travaille beaucoup la musique et, en solo, je voulais travailler plus les textes. C’est pourquoi j’ai puisé dans la littérature. Je venais de lire cette nouvelle et j’étais intéressé par les interprétations philosophiques qui en ont été faites. Par son refus d’action, Bartleby devient un symbole de liberté. Je pense que les artistes doivent pouvoir dire non et se positionner sur les questions politiques et de société.

Justement, vous, qu’est-ce que vous «préférez ne pas faire»?

«C’est la liberté qui m’importe. Par exemple, je préfère ne pas définir le style de musique que je fais, ce serait restreindre ma liberté.

Pourquoi avoir lancé ce projet solo à côté de Seed to Tree? En d’autres termes, qu’est-ce qu’on fait mieux seul qu’à quatre?

«À quatre, ce qui est beau, c’est l’interaction entre nous. On joue ensemble depuis six ans et on a développé un langage commun, on se comprend. Il y a une sorte de magie entre nous. En solo, je peux être plus radical: c’est moi qui prends les décisions et je suis jugé sur mes décisions. Ce que je veux développer quand je joue seul, c’est l’interaction avec le public. Je veux qu’il rentre vraiment dans ma vie, briser les barrières entre la scène et la salle. Pour qu’on en oublie qui est le chanteur et qui est le public.

Mais vous préparez un disque. Comment être en interaction avec le public quand on enregistre en studio?

«Justement, je viens d’enregistrer. J’ai commencé tout seul, pour être le plus honnête, le plus juste possible. Je ne suis pas ingénieur du son, c’est évidemment imparfait, mais c’est ce que je veux être. Je vais prendre le temps de travailler avec plusieurs producteurs pour qu’on trouve le moyen de faire ressentir les sentiments d’un live.

Vous connaissiez les Francofolies?

«Je ne connaissais que le nom. C’est notre manager qui nous a dit que c’était un festival intéressant et que c’était bien d’y aller.

Vous allez chanter en français?

«Que ce soit pour Bartleby Delicate ou Seed to Tree, je chante en anglais. Je viens d’écrire une chanson inspirée par Marcel Proust, il y a deux phrases en français, mais c’est juste un clin d’œil.

Pourquoi si peu de Luxembourgeois chantent-ils en français?

«Je crois que l’anglais a une esthétique particulière pour la musique, ça nous semble plus naturel. C’est aussi parce que les Luxembourgeois se gênent avec le français, avec leur accent, parce qu’à l’école, on n’apprend pas vraiment à parler, à s’approprier la langue pour qu’elle soit naturelle.»

Open Stage, le 8 septembre à partir de 16h sur la place de l’Hôtel de Ville à Esch-sur-Alzette.

www.francofolies.lu